Deux laboratoires britanniques procèdent à des examens ADN sur des poils rapportés de la jungle indienne attribués au mythique yéti et qui, lors de premiers tests, ont présenté des caractéristiques humaines et simiesques, a indiqué lundi un scientifique britannique.

Selon Ian Redmond, expert en primates, ces poils présentent des éléments similaires à ceux rapportés par Sir Edmund Hillary, le premier homme à avoir atteint le sommet de l'Everest en 1953.

Observés au microscope, ils présentent des caractéristiques proches de poils d'homme et de poils d'orang outan, a-t-il ajouté.

«Ces poils restent une énigme. Ils pourraient provenir d'une nouvelle espèce et, avec un peu de chance, les examens d'ADN vont nous en dire un peu plus», a déclaré à l'AFP M. Redmond.

Deux poils ont été rapportés d'Inde cette année par un journaliste de la BBC, Alistair Lawson, qui a contacté Ian Redmond avant d'être mis en contact avec une équipe de l'université Brookes d'Oxford (centre).

Le journaliste avait reçu ces poils de Dipu Marak, un indien croyant en l'existence du yéti. Il les avait découverts dans la jungle profonde de l'État du Meghalaya (nord-est de l'Inde) après qu'un exploitant forestier eut indiqué y avoir observé la créature trois jours de suite en 2003.

Selon Dipu Marak, ces poils proviendraient du mande barung, nom indien de la créature simiesque mythique également connue sous le nom de yéti ou d'abominable homme des neiges. Selon lui, elle mesurerait environ 3 mètres de hauteur.

Ian Redmond et des scientifiques de Brookes ont examiné ces poils la semaine dernière sous de puissants microscopes, les comparant avec des échantillons de plusieurs espèces (ours noir d'Asie, yack, orang outan, gorille) conservés par le musée d'histoire naturelle d'Oxford et même un poil de barbe de M. Redmond.

«Ces poils sont entiers avec le cuticule, et mesurent entre 3,3 cm et 4,4 cm de longueur, sont épais et rêches et courbés», a expliqué Ian Redmond.

Faute d'examen concluant avec le microscope, les poils subissent désormais des tests ADN dans deux laboratoires distincts à Oxford et Cardiff (sud du Pays de Galles).