Derrière chaque nouvelle, il y a une histoire à raconter. Reporter aux affaires policières et au crime organisé, Daniel Renaud relate un reportage qui a secoué tout le milieu des médias et mis en cause l’enjeu de la protection des sources journalistiques.

Entretenir un réseau de contacts doit être particulièrement important dans votre rôle?

Les sources anonymes et confidentielles qui ne sont pas autorisées à parler aux médias, donc qui ne donnent pas le discours officiel, sont toujours celles qui font le plus avancer les choses.

Y a-t-il un reportage qui vous a rendu particulièrement fier dans les dernières années?

L’affaire Lagacé en 2016 a eu l’effet d’une bombe parce qu’on y a révélé qu’un journaliste, établi au Québec, avait été espionné par la police. Juste avant, il y avait une véritable psychose qui régnait dans le monde policier. Il y avait des chasses aux sorcières pour connaître les fuites. Moi-même, j’avais une quinzaine de moyens de communication différents.

Ce reportage n’aurait jamais existé si une source, un jour, ne m’avait pas glissé à l’oreille : « Fais-toi donc sortir les mandats dans l’enquête interne du SPVM, tu vas voir qu’il y a des choses intéressantes là-dedans ».

Cela a débouché sur la commission Chamberland. Un projet de loi a été déposé aussi pour renforcer et protéger les sources des journalistes et il a été adopté un peu plus tard.

Avec l’affaire Lagacé, on a pu pousser un soupir de soulagement, mais je peux vous dire qu’en 2021, je ne baisse toujours pas la garde.