Le 7 novembre dernier, Pénélope, mon bébé de 9 mois, a été admise à l'hôpital Ste-Justine pour la Xieme fois cette année pour des problèmes liés à la malformation de son tube digestif (oesophage et estomac). Elle a quitté l'hôpital à la fin novembre pour y retourner deux semaines plus tard, le 9 décembre, afin d'y subir une intervention chirurgicale à l'estomac le 10. En tout cette année, depuis sa naissance à la mi-février, Pénélope a passé 21 semaines à l'hôpital. Elle doit prendre des médicaments dispendieux non remboursés par l'assurance collective. Évidemment, ma conjointe qui est en congé parental devait rester avec elle tout ce temps. Quant à moi, je devais continuer à travailler et à m'occuper de nos cinq autres enfants âgés de 2 à 11 ans. Pas évident, mais c'est là que la magie commence.

Connaissant notre situation, mon employeur m'a spontanément offert de rentrer plus tard et de terminer plus tôt (pour me permettre de laisser les quatre plus vieux à l'autobus et aller porter la plus jeune à la garderie). Un bienfaiteur inconnu lié à l'hôpital nous a donné un gros chèque pour couvrir une partie des frais de médicaments. Une tante est venue nous faire un bon souper une fois par semaine, une amie est venue remplir notre congélateur de tourtières, tartes et macaroni.

Ça allait mieux pour m'occuper des enfants à la maison mais ils s'ennuyaient de leur mère et leur soeur. Une cousine y a pensé et est venue relayer ma conjointe deux jours à l'hôpital afin qu'elle puisse passer un peu de temps en famille. Des amies se sont offertes pour garder les enfants lors des congés pédagogiques (il y en a tellement). Encore plus, les gens de Tactic, des Parent, des Canadiens et de l'OSM sont venus visiter notre poupoune à l'hôpital. Les enfants à la maison étaient très heureux de voir ces belles photos dans les journaux et sur l'internet. L'effet sur le moral des enfants et de papa a été immense.

Un malheur n'arrive jamais seul, quelques jours après l'opération de bébé, alors que maman devait rester à l'hôpital, papa a attrapé une méningite. Encore, les amis ont gardé les enfants, l'éducatrice de la garderie venait chercher la plus jeune le matin et la ramenait le soir, une cousine est venue garder et aider pour le ménage, grand-maman a préparé des repas et papa a pu se reposer. On a même dû renoncer à des propositions de dons de repas préparés, faute d'espace dans le frigo et le congélateur.

Maintenant, maman est revenue de l'hôpital, bébé et papa se remettent progressivement, mais les gestes de générosités se poursuivent. Par exemple, on vient de recevoir un immense panier de Noël offert par l'école.

Le temps des Fêtes aurait pu être un enfer, mais grâce aux nombreux gestes spontanés de partage autour de nous, je crois que nous vivons notre plus beau Noël. Non pas par la valeur monétaire des aides reçues, mais plutôt par le nombre et la qualité des gestes de partage et de générosité en temps offerts par nos proches et connaissances.

On nous demande souvent ce qui nous rend fiers au Québec en voulant nous faire dire que tout va mal. Moi, ce qui me rend fier du Québec, c'est la grande générosité des Québécois.