La congestion des différentes routes entourant Montréal pourrait être résolue par un simple changement d'approche. J'ai habité en Chine pendant quatre ans et je les ai vus en grand nombre travailler sur des projets d'envergure. Naturellement, la première chose à laquelle nous pensons est qu'ils ont la main-d'oeuvre en quantité pour le faire. Mais un deuxième constat est particulièrement frappant: le travail se fait avec une rapidité exemplaire. C'est encore une fois une question de quantité de main-d'oeuvre.

La congestion des différentes routes entourant Montréal pourrait être résolue par un simple changement d'approche. J'ai habité en Chine pendant quatre ans et je les ai vus en grand nombre travailler sur des projets d'envergure. Naturellement, la première chose à laquelle nous pensons est qu'ils ont la main-d'oeuvre en quantité pour le faire. Mais un deuxième constat est particulièrement frappant: le travail se fait avec une rapidité exemplaire. C'est encore une fois une question de quantité de main-d'oeuvre.

Le problème de congestion serait alors une question de quantité de main-d'oeuvre. Manquons-nous de travailleurs à ce point? Pourtant, non. Ils sont simplement mal concentrés!

Nous avons autour de la métropole plusieurs chantiers. Pour comprendre le principe, disons que nous avons 10 chantiers. Sur chacun de ceux-ci, il y a 10 employés qui s'échinent à travailler le plus rapidement possible pour que les automobilistes cessent de leur crier des noms au passage. Puisqu'il y a également, gardons nos chiffres ronds, 10 voies d'accès à Montréal, tout est bloqué pour les six mois que durent les travaux et nous avons toujours l'impression qu'il n'y a personne sur les chantiers lorsque nous passons.

En changeant notre approche, nous pourrions avoir un résultat singulièrement différent. Plutôt que d'ouvrir 10 chantiers à la fois, n'en faisons qu'un et concentrons-y la totalité des employés des 10 chantiers. Certains croiront que ces travailleurs se marcheront sur les pieds. Absolument pas! Les Chinois le font et ils ne se marchent pas sur les pieds.

Avec cette approche, du coup nous libérons neuf voies d'accès à Montréal. Ceci accélère la circulation et, particulièrement, le transport. Nos entreprises sont plus efficaces et améliorent leur rendement. Les citoyens entrent plus décontractés au travail et plus heureux. Ainsi, ils performent mieux. En même temps, le travail sur cette voie d'accès se fait 10 fois plus rapidement et permet de passer au chantier suivant. En six mois, la même quantité de chantiers a été faite, le même nombre de contrats ont été attribués, le même nombre de travailleurs ont travaillé le même nombre d'heures. La seule différence est que la circulation a été beaucoup moins perturbée.

Et si l'on veut voir le pire côté que cette approche peut créer: très probablement que les problèmes de déplacement de chantier perturberont les temps pour exécuter les travaux. Ceux-ci pourraient être augmentés de 10%, nous venons de passer de 24 semaines à 27. Mais la circulation est toujours fluide sur ces 27 semaines. Un autre problème pourrait survenir parce qu'une entreprise perd l'économie d'échelle sur l'ampleur de son chantier. En fait, puisque cette entreprise produira la même quantité de travail sur la même période de temps, la relation est la même. Il y a simplement une division dans le lieu de travail. Disons, encore une fois, que ceci ajoute 10% en frais sur les chantiers. À première vue, nous sommes perdants. Mais en regardant à fond, on constate que les employés sont plus heureux et performent mieux. Le transport est plus facile et efficace, nous pouvons même parler d'efficience. Ceci entraîne une augmentation significative de la productivité et des résultats des entreprises. En fin de compte, l'économie s'en trouve améliorée et tout le monde est plus riche de, disons, 10%.

Ceci pourrait sembler être un retour à la case zéro avec trois semaines supplémentaires de travaux sur nos voies d'accès à la métropole. Il n'en est rien! Nos citoyens plus heureux sont plus en santé, ce qui entraîne une baisse des coûts du système de santé du Québec.

En plus, par l'amélioration de la circulation, il y a une baisse de la consommation de pétrole, donc moins de dépendance à cette énergie fossile et moins de dépendance à l'importation de celle-ci. Et encore, il y a une baisse significative de notre production de CO2. Ce dernier point a deux effets: premièrement, nous baissons notre production de gaz à effet de serre, ce qui nous rapproche des objectifs mondiaux désirés. Secundo, une autre amélioration de la santé générale des citoyens avec les mêmes effets que ceux mentionnés plus tôt.

Alors, même si nous avons une augmentation des coûts et de la durée totale des travaux, ce qui n'est absolument pas prouvé, nous profitons des gains certains dans plusieurs autres secteurs. Qu'attendons-nous pour changer notre approche?

Un dernier point: cette approche a l'avantage de ne pas nécessiter la création d'un comité de coordination des travaux composé d'une kyrielle de politiciens, de fonctionnaires, de chefs d'entreprises, de subalternes, de délégués, de représentants qui n'arrive à... rien!