«Toute cette visite est un scandale», dit Patrick Bourgeois, du Réseau de résistance du Québécois, en réaction à l'accueil princier à 30 000$ réservé à Kate et William à l'hôpital Sainte-Justine.

«Toute cette visite est un scandale», dit Patrick Bourgeois, du Réseau de résistance du Québécois, en réaction à l'accueil princier à 30 000$ réservé à Kate et William à l'hôpital Sainte-Justine.

Nous n'avons pas tous la même notion du mot scandale. Évidemment, je suis la première à dire que ce budget, aussi minime soit-il, aurait très bien pu être utilisé de façon plus directe dans les soins, mais si nous adoptons une ligne de pensée aussi directive, nous pouvons crier au scandale pour une panoplie de choses et nous allons passer notre temps à faire des manifestations devant les principales institutions.

Le vrai scandale ne se trouve pas dans la couche de peinture appliquée sur le mur de l'entrée de l'hôpital, le vrai scandale se trouve plutôt au niveau des innombrables exigences que les dirigeants doivent appliquer pour satisfaire le ministre, le sous-ministre et les milliers de fonctionnaires qui, assis dans leur fauteuil de cuir, décident de ce qui doit être fait et de comment cela doit être fait.

Le vrai scandale se trouve dans le temps (qui inévitablement devient de l'argent) que les professionnels spécialisés doivent mettre pour remplir toute la documentation nécessaire à l'obtention de la moindre subvention afin d'acquérir les dernières technologies au niveau de l'équipement pour leur petit patient.

Le vrai scandale, c'est que ces mêmes professionnels doivent constamment quêter pour arriver à accomplir ce qu'ils ont le plus à coeur, soit guérir nos enfants.

Le vrai scandale, c'est lorsque j'ouvre mon journal le matin et que je lis des articles ou des commentaires qui viennent ternir l'image de cette institution plus grande que nature qu'est l'hôpital Sainte-Justine.

Car il ne faut jamais oublier que derrière ces murs en béton repeints, il y a des centaines d'enfants qui luttent pour leur vie et il y a des centaines de professionnels qui se dévouent corps et âme pour les guérir. Il y a des gens passionnés et passionnants, qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur.

Le vrai scandale, c'est qu'au Québec, nous sommes les champions pour chialer et revendiquer, mais lorsque vient le temps d'agir et de changer les choses, on trouve toujours une défaite pour se défiler.

Pour avoir déambulé dans les couloirs de l'hôpital ces 13 dernières années, je peux confirmer que tous les petits patients qui traversent les portes de l'hôpital ont droit sans exception à un traitement royal, car pour les médecins spécialistes, des oncologues aux infirmières et tous les autres intervenants, ce sont eux les véritables princes et princesses.

Le vrai scandale, c'est que l'on n'arrive pas à reconnaître à leur juste valeur tout le travail qu'ils accomplissent dans le plus grand des secrets...