La fabrication de semences de cultures génétiquement modifiées (CGM) est certes une avancée scientifique, mais leur utilisation inconsidérée et croissante n'en demeure pas moins une menace pour la santé et pour l'environnement. Pourquoi tant de silences?

La fabrication de semences de cultures génétiquement modifiées (CGM) est certes une avancée scientifique, mais leur utilisation inconsidérée et croissante n'en demeure pas moins une menace pour la santé et pour l'environnement. Pourquoi tant de silences?

Le tandem CGM-glyphosate forme-t-il un couple maudit? Il me semble bien que oui et ces brefs articles ont de quoi inquiéter davantage. Au Québec, comme ailleurs, les CGM (notamment de soja et de maïs) sont devenues la règle plutôt que l'exception. Une grande société multinationale, Monsanto, en exerce le contrôle absolu et veille au grain, poursuites judiciaires incluses. On ne peut pas en dire autant des avis donnés et de la surveillance exercée par nos gouvernements. Le MAPAQ avoue candidement, selon l'article, manquer de connaissances sur le sujet et ne pas «avoir une position juste et précise». Quant à Santé Canada, les pesticides y font l'objet d'un examen tous les 15 ans seulement et le prochain rapport est prévu en 2014...  Même l'Ordre des agronomes est d'une timidité gênante en la matière. Tout cela est pour le moins inquiétant et augure mal.  

Les céréaliculteurs désirent, avec raison, vivre convenablement du fruit de leur labeur. Mais doivent-ils être à la solde des Monsanto de ce monde? La monoculture sur une grande échelle n'est pas une pratique recommandée ni recommandable à longue échéance, pourtant elle continue à se répandre. Et pour ajouter à la gravité de la situation, le sarclage mécanique des semis est remplacé par l'application généreuse d'herbicides et autres pesticides de synthèse. Tout ce qui pousse en dehors de la plante élue s'appelle «mauvaise herbe» et doit être complètement détruit. Nulle terre nourricière ne peut s'accommoder de telles pratiques.

Et nos eaux alors? Qu'elles soient de surface ou souterraines, le glyphosate (charmant nom du principe actif de l'herbicide Roundup de Monsanto) s'y dissout et s'y accumule allègrement. Il faut examiner la chose de toute urgence et agir en conséquence. Greenpeace et de nombreux autres organismes nationaux et internationaux le réclament. Prenons la Yamaska, par exemple. Cette rivière est toujours reconnue comme la plus polluée du Québec, même après de nombreuses années d'efforts pour la ramener à la vie. Elle transporte maintenant des quantités croissantes de glyphosate, en plus des autres produits chimiques qui y sont déversés par des activités humaines irresponsables. Adieu à toute vie animale et végétale dans cette rivière et pour longtemps encore.

Ces exemples des effets néfastes du tandem CGM-glyphosate ne sont pas les seuls à inquiéter et à nécessiter des études et des actions immédiates. Une approche complète et équilibrée s'impose, ainsi que minimalement l'application immédiate du principe de précaution.