Le système judiciaire a fait son travail. Onze personnes ont décidé que Guy Turcotte n'est pas responsable de la mort de ses enfants.

Le système judiciaire a fait son travail. Onze personnes ont décidé que Guy Turcotte n'est pas responsable de la mort de ses enfants.

Est-ce que cela est juste? La justice, dans son vrai sens, ne se trouve pas toujours dans nos palais de justice... Qu'on soit d'accord ou non, le résultat n'est pas étonnant. Difficile pour nous de croire qu'un père peut agir avec autant de violence envers ses propres enfants. Il est préférable de blâmer la maladie mentale, car le geste est trop affreux.

Le jury s'est-il trompé? Loin de moi de critiquer le travail ardu et difficile que cela peut être pour les 11 personnes de juger de la vie d'une autre.  Sommes-nous outrés du résultat qui semble dire: tuez vos enfants et vous allez vous en sortir? Très probablement. Mais le jury s'est prononcé et ce n'est pas à nous de les juger.

Ce verdict ne ramènera pas Olivier et Anne-Sophie. Aucune consolation pour la mère, ni la famille. Mais il faut tirer une leçon de cette horrible histoire: la rupture familiale peut mener des gens à faire l'irréparable. Eh oui, la rupture familiale est de plus en plus fréquente dans notre société et n'est plus un phénomène de quelques familles dysfonctionnelles. Elle fait maintenant partie de notre trajectoire de vie. Mais cela ne la rend pas plus facile à vivre et les émotions qui surgissent durant cette crise - la rage, la colère, la jalousie, la peine profonde - peuvent, elles, être meurtrières. Au risque de me répéter, il ne faut pas banaliser cette rupture et son impact sur l'état émotionnel et mental des gens qui en souffrent. Mais si le parent agit en adulte mature et responsable, il est possible de passer à travers cette crise sans le regret d'avoir détruit ce qui nous entoure.

Selon le jury, Guy Turcotte n'a pas commis de crime. Mais le vrai crime qu'il a commis, et pour lequel il n'est pas jugé, est celui de ne pas avoir demandé de l'aide lorsqu'il avait des idées noires le soir du 20 février 2009. Le crime commis est d'avoir négligé d'obtenir le soutien professionnel alors qu'il était le père de deux jeunes enfants qui comptaient sur lui.  Son crime était de permettre que sa dépression progresse à un point tel qu'il a fini par tuer les enfants qui comptaient sur sa protection.  

Vous vivez un divorce, une rupture familiale? C'est normal de trouver cela difficile et ardu. Vous avez des idées noires, vous pensez, ne serait-ce que pour une fraction de seconde, de mettre fin à vos jours? Pensez aux enfants que vous avez mis au monde et à ce dont ils ont besoin: un parent apte, en bonne santé mentale, présent et mature. Cherchez de l'aide immédiatement. Reconnaissez vos difficultés, et obtenez le soutien nécessaire pour passer à travers cette crise. Vous allez ainsi témoigner de l'amour inconditionnel que vous avez pour vos enfants, ce que vous ne regretterez jamais.