Le bon vieux hockey de mon âge. Édition garage du coin de la rue. Une couple de sacrées bonnes mises en échec. Un slapshot libérateur. Des bobos un peu partout sur le corps. Peu ou pas de punitions. Un équipement démodé et imbibé de sueurs traînant dans la valise de mon char. Une p'tite Dow-tablette dans la «chambre des joueurs» avec mes chums après ce thrill hebdomadaire. Une victoire! «Les trois étoiles sont...»

Le bon vieux hockey de mon âge. Édition garage du coin de la rue. Une couple de sacrées bonnes mises en échec. Un slapshot libérateur. Des bobos un peu partout sur le corps. Peu ou pas de punitions. Un équipement démodé et imbibé de sueurs traînant dans la valise de mon char. Une p'tite Dow-tablette dans la «chambre des joueurs» avec mes chums après ce thrill hebdomadaire. Une victoire! «Les trois étoiles sont...»

C'est ce à quoi je rêvais le 9 juin au retour de la graduation d'une centaine de finissants de La Relance, de Saint-Jean-sur-Richelieu. Rencontre aux allures d'un «5 à 7» sans odeur d'alcool. Eh oui, on peut «fêter son diplôme» sans alcool.

C'est toute une game que d'obtenir un diplôme d'études. Surtout quand, pour diverses raisons, on a décroché du système. Elle se joue dans la tête d'abord et dans l'effort du joueur-étudiant conseillé par des coachs n'étant pas des deux de pique.

La Relance, c'est un Centre pour «raccrocheurs». Elle a des points de services à Marieville et sur la rue Champlain, à Saint-Jean-sur-Richelieu. On parle alors de «L'autre école». Bon an mal an, environ 125 décrocheurs accrochent un diplôme d'études secondaires ou les pré-requis pour un cours professionnel.

De mémoire, les origines de cette institution remontent en 1981. Le Défi avait comme mission de rattraper cette jeunesse «écoeurée» (selon l'expression) de l'école. En passant, coup de chapeau aux Florent. Éthier, Monique Biette, A. Deslauriers, Michelle Plouffe, ces premiers mordus à cette voie. Fallait le faire en pleine expansion scolaire! L'esprit d'entraide, de partage, de compréhension et la volonté de cheminer un bout de temps avec un être humain voulant terminer ses études sont toujours omniprésents à La Relance. C'est ce qui en fait sa fraîcheur dans un monde scolaire trop souvent à la recherche d'identification.

Revenons à mon «5 à 7» du 9 juin. Ils étaient beaux et tout endimanchés ces finissants «équipés», certains pour un DEP, d'autres pour le cégep. Beaux pour nobles. Nobles dans leur témoignage envers leurs professeurs.

Tenant dans ses bras son fiston, X ira leur dire au micro, tout en les fixant dans les yeux: «Merci. Vous m'avez aimé.» Mme Y ajoutera: «Je dépasse la trentaine. J'ai mon diplôme...» Un «5 à 7» musical aussi. Des frissons dans la salle quand Z entonnera Cache-cache de Maxime Landry, qu'il dédie à son grand-père disparu au début des années 2000. Des yeux pétillants pour tous les récipiendaires des bourses, grâce aux banques Royale, Nationale et du Club Optimiste de Saint-Eugène. Bonne bouffe aussi. Deux platées que j'ai prises.

Mes trois étoiles

La troisième étoile la Commission scolaire des Hautes-Rivières pour son soutien indéfectible à La Relance et à ses points de service. La deuxième étoile va au personnel de La Relance, du concierge à la sainte direction qui aiment et respectent ses élèves, les menant ainsi à un dépassement personnel. La première étoile, je l'offre à ces hommes et femmes qui ont marqué, cette année, un but crucial dans leur vie: un diplôme.

Score final: La Relance 1, Nonchalance 0.