Amnistie internationale Canada francophone a fait l'objet des interrogations du comptable Normand Calvé de mars à décembre 2010. Malgré notre charge de travail et nos ressources administratives limitées, nous avons tenté de satisfaire ses nombreuses requêtes sans qu'il n'en clarifie jamais l'objet ni la perspective. Puisqu'il s'agit supposément ici de transparence, peut-on convenir que ce principe doit s'appliquer, dès le départ sur une base de réciprocité?

Amnistie internationale Canada francophone a fait l'objet des interrogations du comptable Normand Calvé de mars à décembre 2010. Malgré notre charge de travail et nos ressources administratives limitées, nous avons tenté de satisfaire ses nombreuses requêtes sans qu'il n'en clarifie jamais l'objet ni la perspective. Puisqu'il s'agit supposément ici de transparence, peut-on convenir que ce principe doit s'appliquer, dès le départ sur une base de réciprocité?

Ce courriel de notre trésorier est bien sûr très malheureux, et nous le regrettons vivement. Mais dans le courriel d'excuse qui a suivi, le trésorier a réitéré notre offre de continuer à répondre aux questions sur la base d'une entente. Car durant ses mois d'échange, le mandat de M. Calvé a beaucoup évolué: de la possible recherche pour une nouvelle fondation intéressée entre autres à potentiellement financer Amnistie, à l'élaboration d'une nouvelle chartre de la transparence au Québec, à enfin une annonce d'une publication dans les médias, nous avons dû mobiliser temps et ressources pour lui répondre tout en tentant de comprendre les raisons d'une telle insistance.

Enfin, fin septembre, le conseil d'administration a proposé une entente transparente qui n'a pas été acceptée.  

Au-delà de nos états financiers vérifiés par la firme Gosselin pour 2008 et 2009 (par ailleurs, accessibles sur le site web), nous avons bien entendu donné beaucoup d'informations structurelles sur nos dépenses (dont entre autres la structure des emplois, contrairement à ce que dit l'article «ONG et transparence: où va l'argent?»), bien au-delà de ce que nous faisons d'habitude, et pourtant M. Calvé ne semblait jamais satisfait de nos efforts. Par ailleurs, ses commentaires comparatifs sur la transparence et les comptes des entreprises par rapport aux ONG ne sont pas appropriés.

Amnistie divulgue les informations financières souhaitées :

• tous les comptes vérifiés, et le détail de nos revenus et dépenses sont sur notre site web - c'est de l'information fiable;

• le processus de vérification par lequel nous passons décortique nos processus comptables, de gestion des dons, de gestion en général, de gouvernance et n'a pas trouvé à redire;

• nous rendons des comptes à nos membres, nos donateurs, les fondations, le siège d'Amnistie à Londres, les vérificateurs, Revenu Canada, et nos partenaires (Amnistie internationale est membre de l'INGO accountability charter).

Amnistie n'accepte aucune subvention gouvernementale. Elle est financée presque exclusivement par des dons d'individus, qui nous font confiance depuis 50 ans.

Bien entendu, nous avons des comptes à rendre, nous les rendons et sommes ouverts à nous améliorer si besoin est. Amnistie est basée sur un système de gouvernance démocratique et transparent: en assemblée générale annuelle nous rendons compte chaque année à nos membres, à qui nous donnons budget et comptes vérifiés et qui peuvent poser toutes les questions qu'ils souhaitent.

Il se peut qu'un faux-pas soit fait en répondant à une demande, mais cela ne doit pas réduire le réel engagement d'Amnistie pour la transparence de ses comptes, porté par une politique et des pratiques vérifiées.

* Les auteurs sont respectivement président et directrice générale d'Aministie internationale, Canada francophone.