Plus d'un mois est passé depuis le reportage d'Enquête de Radio-Canada sur les infâmes traitements réservés aux pensionnaires du Berger Blanc. Après manifestations et pétitions, promesses d'investigations légales, dénonciations des élus qui étaient «dérangés» de la situation, où en sommes-nous? Je pose la question, car après avoir écrit plusieurs lettres à l'Ordre des vétérinaires du Québec, à Anima-Québec et au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), je demeure sans réponse.

Plus d'un mois est passé depuis le reportage d'Enquête de Radio-Canada sur les infâmes traitements réservés aux pensionnaires du Berger Blanc. Après manifestations et pétitions, promesses d'investigations légales, dénonciations des élus qui étaient «dérangés» de la situation, où en sommes-nous? Je pose la question, car après avoir écrit plusieurs lettres à l'Ordre des vétérinaires du Québec, à Anima-Québec et au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ), je demeure sans réponse.

Le Québec est bon dernier quant à sa gérance des surpopulations animales. Quand une usine à chiots est démantelée au Québec, elle demande l'aide de l'Ontario et des États-Unis, par manque d'effectifs. Nous vivons dans la seule province qui tolère les fourrières à but lucratif: la plupart de ces organismes ne procèdent pas à la stérilisation des animaux mis en adoption. À quoi bon, me direz-vous, alors que ces mêmes organismes ne gardent les bêtes à l'adoption que quelques jours avant de leur donner la mort (souvent résultante d'une longue agonie)? Les nombreux refuges débordent, mais ne reçoivent aucune subvention du gouvernement. Normal qu'ils débordent, alors qu'en moyenne, les gens ne conservent leur animal que 17 mois, alors que ce dernier a une espérance de vie de 10 à 15 ans. Des faits aussi absurdes et tristes que ceux-ci, je pourrais en citer des dizaines. La vraie question est, comment en est-on arrivé là? Mais surtout, que peut-on faire?

Les solutions sont multiples. Partout au Canada, des lois sont renforcées afin de promouvoir la dignité des animaux, qui ne sont plus perçus comme des biens achetés, mais comme des êtres vivants qui ont été adoptés, et qui se doivent d'être aimés. En Colombie-Britannique, quelqu'un jugé coupable de cruauté animale encours une peine de prison de deux ans et une amende de 75 000$. À Calgary et Toronto, les taux d'euthanasie d'animaux de compagnie sont d'environ 4000 par an, alors qu'à Montréal, ce nombre grimpe à 34 000. Dans plusieurs pays, l'abandon d'un animal dans un logement laissé vacant est puni par la loi. Partout, sauf ici, des programmes de stérilisation des animaux sont mis sur pieds avec les différentes associations vétérinaires, et afin de prôner la stérilisation, les licences pour animaux stérilisés sont de moindre coût. Toutes de bonnes idées, simples mais efficaces, qui sont éprouvées depuis longtemps, à côté de chez nous. Ici, le système de gestion animale est en crise; qu'est-ce que le MAPAQ attend pour intervenir? Est-ce si difficile de faire comme les autres? Comment se fait-il que les acteurs du drame du Berger Blanc ne soient pas traduits devant les tribunaux?

Pour avoir suivi le dossier depuis le début en tant que simple citoyenne, je suis sidérée de la gestion du problème. Alors que les municipalités clament qu'elles ont les mains liées puisqu'elles n'ont aucune alternative et attendent de voir ce que le gouvernement fera, ce dernier rappelle que la gestion animale relève du niveau municipal. La patate chaude se promène, mais tous s'y brûlent les doigts.

En attendant, je vous invite tous à continuer de mettre de la pression sur les élus des différents paliers de gouvernement.