Dans son texte, Marc Simard («DSK: lettre à mes cousins français») critique fortement l'attitude de nos «cousins» français à l'égard de l'affaire DSK (Dominique Strauss-Kahn) et y va de fortes critiques à l'égard de la culture française elle-même.

Dans son texte, Marc Simard («DSK: lettre à mes cousins français») critique fortement l'attitude de nos «cousins» français à l'égard de l'affaire DSK (Dominique Strauss-Kahn) et y va de fortes critiques à l'égard de la culture française elle-même.

En effet, M. Simard s'indigne littéralement devant la réaction des Français à l'affaire DSK (57% croient à un complot). Il s'étonne même que la France, qui a pourtant fait la révolution, supporte la cause d'un aristocrate des temps modernes. Il va même plus loin en qualifiant certains traits de la culture française de «gênants ou même déplaisants». Sans compter que M. Simard érige les États-Unis en défenseur de la vérité et en champion de la présomption d'innocence. Laissez-moi être dubitatif à l'égard de ce dernier propos.

Je suis bien d'accord que les Français ont tendance à négliger la supposée victime dans cette affaire. Vous comprendrez cependant que DSK n'est pas un homme ordinaire. En fait, ce qui représente le mieux l'attitude française dans cette affaire est: «c'est aussi trop gros pour être vrai». En effet, de par sa position à la tête du FMI au moment des faits allégués, jusqu'à sa possible candidature à la primaire socialiste que tous les sondages donnaient gagnant et même gagnant de la présidentielle de 2012. Dans ce contexte, une accusation de viol et de séquestration est tout simplement un dur choc.

C'est un dur choc, certes, mais le sentiment général ici trahit aussi une incompréhension totale. Soit il s'agit d'un suicide politique, ce qui serait surprenant vu son parcours jusqu'ici, soit c'est une machination visant à détruire l'homme qui était, jusqu'à tout récemment, l'un des plus puissants du monde. Sans compter qu'on ne compte même plus le nombre de théories du complot qui sont soutenues par plus de 50% de la population américaine. Alors, vous pourriez bien pardonner au Français d'en croire au moins une...

Vous faites toutefois bien de rappeler que «nul n'est au-dessus de la loi». À ce titre, DSK n'échappe pas à la justice. Je vous rappellerai cependant que «tous sont égaux devant la loi». Or, les Français ont raisons de s'indigner de la manière dont DSK est traité, car son traitement n'a rien «d'égal» aux autres. En effet, sous prétexte qu'il aurait les moyens de s'enfuir, il a été emprisonné plus longtemps qu'à l'ordinaire et depuis sa remise en «liberté», il jouit de conditions de vie qu'aucun accusé «normal» n'aurait à subir. Bon Dieu, il doit presque demander la permission pour aller aux toilettes! La vérité, c'est que DSK ne subit pas un traitement égal aux autres dans cette histoire; il est en quelque sorte victime de son statut social.

Bref, pour quelqu'un qui dit croire et respecter la présomption d'innocence, je vous trouve très prompt à condamner DSK. La présomption d'innocence n'est-elle pas de considérer qu'un homme est innocent jusqu'à preuve du contraire? Dans cette histoire, tout porte à croire que DSK est déjà considéré comme coupable; surtout si on suit la presse américaine.

Pour ce qui est de vos critiques à l'égard de la culture française, si elle vous dérange à ce point, c'est que vous la connaissez bien mal. Il est vrai que les Français ont une attitude un peu prétentieuse par moments, mais de là à les qualifier d'illuminés, de gênants et de déplaisants, il y a des limites!

* L'auteur est étudiant en affaires publiques et relations internationales à l'Université Laval, et étudiant à l'Institut d'études politiques de Lyon, en France.