J'ai de la difficulté à comprendre vos propos paradoxaux (lettre ouverte, «Ce pays n'est pas le nôtre », pubiée vendredi). D'un côté, vous affirmez que la relève a besoin d'un soutien pour réussir à sortir de l'ombre. Et de l'autre, que nous avons les moyens financiers de faire du Québec un pays fort. Vous affirmez également que le peuple québécois, une fois affranchi du Canada, pourrait enfin faire vibrer le reste de la planète au rythme de ses réussites et ses innovations.

J'ai de la difficulté à comprendre vos propos paradoxaux (lettre ouverte, «Ce pays n'est pas le nôtre », pubiée vendredi). D'un côté, vous affirmez que la relève a besoin d'un soutien pour réussir à sortir de l'ombre. Et de l'autre, que nous avons les moyens financiers de faire du Québec un pays fort. Vous affirmez également que le peuple québécois, une fois affranchi du Canada, pourrait enfin faire vibrer le reste de la planète au rythme de ses réussites et ses innovations.

Je me pose les questions suivantes:

1) Qu'est-ce qui empêche le Québec présentement de faire vibrer le reste de la planète?

2) En tant que province la plus endettée et la plus taxée en Amérique, d'où viendrait l'argent pour supporter la relève artistique?

3) De tous les spectacles culturels au Québec, pourquoi y a-t-il toujours des commanditaires (grosses compagnies capitalistes) pour contribuer à la réussite des événements?

Oui, nous avons un gouvernement fédéral qui se soucie surtout des enjeux économiques. Il faut croire que nos voisins anglo-saxons sont plus pragmatiques et soucieux de la réussite économique que sociale.

Alors, présentement, dans une conjoncture de détresse économique, le Québec pense profiter de son approche progressiste sociale. Oui, nous avons des garderies à 7$ pour une minorité, oui nous avons les plus longues listes d'attente pour des soins médicaux, oui nous avons la plus lourde bureaucratie au Canada, oui nous avons le plus haut taux de décrochage au secondaire, oui nous avons le plus faible taux de scolarisation universitaire. Eh oui, nous sommes la province qui reçoit la plus forte péréquation du fédéral.

Une confédération, c'est comme un mariage. Les contraires s'attirent afin de se compléter et s'assurer d'une prospérité et postérité qui fera la fierté de toute la famille. Le ROC est aussi très fier de nos réussites culturelles et sportives. Nous devrions être fiers également de nos réussites économiques qui sont le moteur incontestable du développement culturel. Pas d'argent, pas de loisir.  

Alors, faisons immédiatement comme si nous étions un pays souverain. Rien ne nous en empêche, car nous avons presque tous ces pouvoirs. Démarquons-nous par notre créativité, nos réussites et nos innovations. Soyons ouverts aux changements, et encourageons les idées et les projets qui favorisent le développement économique.

Il faut surtout cesser de se leurrer avec l'idée que nous aurons plus d'argent en étant séparés du Canada. À preuve, très peu d'indépendantistes chevronnés en économie n'abordent ce sujet, car ils ne sont pas soutenus par le monde des affaires et les économistes.

Comme vous, chers artistes, je suis fière du Québec libre et capable de cesser de vivre aux crochets du reste du Canada et d'en être plutôt un membre bâtisseur.