Les années 2009 et 2010 ont été marquées par une remontée généralisée et musclée des indices boursiers mondiaux. Cette remontée a coïncidé avec la fin de la récession mondiale à l'été 2009 et a été propulsée par une reprise dynamique des bénéfices des entreprises. Depuis quelques mois, toutefois, le comportement des marchés est inégal et les performances divergent.

Les années 2009 et 2010 ont été marquées par une remontée généralisée et musclée des indices boursiers mondiaux. Cette remontée a coïncidé avec la fin de la récession mondiale à l'été 2009 et a été propulsée par une reprise dynamique des bénéfices des entreprises. Depuis quelques mois, toutefois, le comportement des marchés est inégal et les performances divergent.

Qui plus est, deux acteurs insoupçonnés dominent la course aux rendements cette année. En effet, les États-Unis (+6% en date du 16 mai) et l'Europe (+7%) dament facilement le pion aux indices des principaux pays émergents (Inde -12%; Brésil -9%; Chine +2%) depuis le début de 2011.

Avec un rendement de 0 %, le Canada se retrouve en milieu de peloton cette année, position inhabituelle pour un marché qui flirte avec le sommet du podium depuis plus d'une décennie.

Tant sur le plan des rendements que sur celui du leadership, le marché de 2011 est visiblement différent de celui des deux dernières années. L'inflation, le ton de la politique monétaire, et la faiblesse du dollar américain sont les sources principales de ce changement.

Les plus récentes publications d'indice des prix à la consommation (IPC) font état de hausses annuelles de 3,2% aux États-Unis, 3,3% au Canada et 2,8% en Europe. Pour les pays développés, les craintes déflationnistes de 2009-2010 laissent maintenant place à un retour modéré de l'inflation, un dénouement souhaité par les banques centrales qui s'inscrit dans la logique des cycles économiques.

Deux ans après la reprise, l'inflation refait surface. L'Europe a d'ailleurs relevé son taux directeur en avril et le Canada pourrait suivre dès septembre. L'Australie et les pays scandinaves ont déjà procédé à des hausses de taux d'intérêt dans la dernière année. Les États-Unis restent encore en marge, tant sur le plan monétaire que fiscal, et toute hausse de taux d'intérêt au sud de la frontière attendra vraisemblablement à 2012.

Pour les pays émergents, la situation de l'inflation est plus inquiétante et elle menace la profitabilité des entreprises qui composent leurs indices boursiers. La progression des prix atteint 5,3% en Chine depuis 12 mois contre 8,7% en Inde et 6,5% au Brésil, des niveaux inconfortablement élevés qui poussent les autorités à intensifier les mesures restrictives.

Les multiples hausses de taux d'intérêt en Asie et en Amérique latine, combiné au statu quo américain, plombent le dollar américain et poussent les autres devises vers le haut, resserrant davantage les conditions monétaires des pays en mode «hausse de taux» et nuisant aux perspectives relatives de ces marchés.

Le retour de l'inflation est la conséquence d'une reprise économique entamée au milieu de 2009. Le thème de la normalisation est déjà visible partout et les conditions fiscales et monétaires «stimulatrices» de 2009-2010, lesquelles visaient à attiser la reprise,  sont en voie d'être renversées. Les cycles économiques durent habituellement de cinq à sept ans, et lorsque le discours passe en mode «hausses de taux», la phase de reprise est terminée. L'expansion devrait se poursuivre, mais à un rythme plus modéré.

Pour le marché des actions, la période de rendement faste se situe vers la fin de la récession et dans la phase de reprise (2009 et 2010). Conséquemment, le contenu cyclique des portefeuilles doit être réduit au gré des hausses de taux d'intérêt et les secteurs plus défensifs doivent graduellement reprendre leur place.

Pour le prix des ressources, et le huard, la volatilité sera présente tant que la Chine combattra l'inflation. Après deux années de rendements plus élevés, les perspectives des prochains mois s'annoncent plus modestes.