M. Lessard, j'ai prononcé un discours à l'Association municipale de Westmount en mai 1997, au moment où le gouvernement du Québec a décrété unilatéralement la fusion des villes de l'île de Montréal sans aucune consultation, un geste autoritaire et antidémocratique. Par mon texte de 1997, je souhaitais simplement dénoncer cette situation. 

M. Lessard, j'ai prononcé un discours à l'Association municipale de Westmount en mai 1997, au moment où le gouvernement du Québec a décrété unilatéralement la fusion des villes de l'île de Montréal sans aucune consultation, un geste autoritaire et antidémocratique. Par mon texte de 1997, je souhaitais simplement dénoncer cette situation. 

Ayant vécu en Europe pendant les années 1930-1941, j'ai été témoin de gestes autocratiques de gouvernement fascistes ou communistes qui allaient à l'encontre de la démocratie. Je n'ai jamais dit que le Parti québécois était fasciste et je n'ai pas dit cela hier. La manchette de La Presse («Le mouvement souverainiste est 'fasciste', selon Jarislowsky») et donc fausse. Dans la mesure où les règles de la démocratie sont respectées, on reste en un territoire légitime et acceptable. Je compte beaucoup d'amis parmi les membres des différents partis politiques au Québec et je suis en faveur de la liberté d'expression. J'ai toujours affiché le plus grand respect pour les convictions démocratiques de chacun.

Je ne suis pas un homme politique et je n'ai jamais appartenu à aucun parti politique et je ne le ferai jamais.

Je respecte tout geste politique qui respecte la démocratie et la libre expression, mais je me suis opposé aux mesures autocratiques qui ont mené à la fusion des villes de l'île de Montréal et qui ne respectaient pas les règles démocratiques.

* L'auteur est président de la firme d'investissement Jarislowsky Fraser.

* * *

Réponse de Denis Lessard: que les fusions municipales?

M. Jarislowsky, vous expliquez que vous ne faisiez référence qu'au projet de fusions municipales. Pourtant dans votre texte de l'époque, et notre conversation de mercredi, vous parliez autant de Jacques Parizeau, qui n'a rien à voir avec les fusions. Voici la citation tirée de notre entretien: «Pour moi, c'était une ferveur religieuse au Québec ce qu'on a vécu du côté séparatisme. Quelqu'un qui pense seulement "émotionnel» pour une cause, et ne peut voir autre chose, qui veut avoir le pouvoir à tout prix et qui racontera toutes sortes d'histoires pour avoir ce pouvoir, c'est évident... C'est peut-être pas nazi, mais c'est fasciste. Tout ce qu'ils ont voulu faire, c'est poursuivre un rêve!»

Je vous soumets, respectueusement, que le «rêve» dont vous parliez est la souveraineté.

Denis Lessard