Équitable, une baisse de salaire?

Équitable, une baisse de salaire?

Je me sens découragée, car l'équité salariale que nous aurons en juin se soldera par une baisse salariale. Pouvez-vous me dire dans quelle autre profession au Québec nous pouvons voir pareil absurdité?

Depuis quelques années, les pharmaciens en milieu hospitalier avaient bénéficié d'un ajustement par une augmentation de nos heures à 40 heures par semaine. Cela visait à favoriser la rétention en milieu hospitalier.

Je gagne 36,11$ l'heure. J'ai un baccalauréat et une maîtrise, plus deux années d'expérience. Si j'allais travailler dans une chaîne de pharmacies, mon salaire serait au minimum de 55$ l'heure, sans maîtrise.

Quelle motivation croyez-vous que j'ai à continuer à oeuvrer dans le milieu hospitalier quand on m'annonce que l'ajustement créé pour diminuer la pénurie prendra fin le 31 mai, car nous avons obtenu l'équité salariale? La fin de ces mesures signifiera une perte de pharmaciens dans le milieu hospitalier. Nous serons rapatriés aux tâches distributives qui sont vraiment moins intéressantes et pour lesquelles nos capacités sont moins mises à profit.

Dans ce contexte, rien ne m'empêche de devenir pharmacienne dépanneuse, où je gagnerais 87$ l'heure avec une agence, chose que je fais à l'occasion pour renflouer les fins de mois. Cependant, ma future baisse de salaire rend cette option beaucoup plus alléchante.

Qu'on ne reconnaisse pas notre spécialité, même si notre pratique est spécialisée, soit! Un jour, M. Bolduc, vous réaliserez que les cours sur les médicaments qu'on donne aux infirmières sont donnés par des pharmaciens d'hôpitaux... justement spécialisés en la matière. Mais de là à nous démontrer de façon délibérée que l'on vaut moins que ce que le gouvernement a estimé il y a quelques années, il y a un monde.

Votre ministère nous fait un pied de nez en disant : pour nous, ça ne vaut rien. Ça vaut même 30% de moins que vos collègues en milieu communautaire.

Qui a envie de débuter une profession pour laquelle équité salariale rime avec baisse de salaire?

Sophie Prophète, pharmacienne aux soins intensifs à l'hôpital Charles-Lemoyne, l'auteure adresse sa lettre ouverte au ministre de la Santé, Yves Bolduc.

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Où va-t-on recharger nos autos?

La voiture électrique est un véhicule pour un usage urbain. Je suis Montréalais depuis toujours et je ne comprends tout simplement pas comment feront la majorité des citadins, qui habitent des duplex et des triplex, pour recharger leur voiture. Il est impossible d'assurer une place devant chez soi pour la plupart des Montréalais et j'imagine mal suspendre des fils pour rejoindre la voiture. Surtout en hiver, lorsque les véhicules de déneigement doivent faire leur travail au moment où la nécessité de recharge est plus grande. Il n'y a tout simplement pas de place pour des parcs de recharge à proximité. Le véhicule électrique pour les transports en commun, c'est l'idéal. Ces véhicules ont tous une place qui les attend en fin de journée. Pas le Montréalais moyen.

Claude Duquette

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Trop pressés

Aujourd'hui, je vous suggère, mesdames et messieurs, de prendre le temps de respirer.  Quand je vous vois - vous, les adultes - du haut de mes 15 années d'existence, je me pose la question suivante : comment faites-vous? Je travaille depuis un an comme caissière dans une épicerie et je remarque à quel point vous êtes pressés de tout faire en même temps ! Alors que je suis seule à ma caisse et que vous cherchez le montant exact dans votre portefeuille, vous semblez presque embarrassés de me faire attendre 30 secondes. Il n'y a absolument rien qui presse, respirez et profitez de ce petit moment de répit! Prendre un petit dimanche pour simplement vous reposer et ne pas penser à faire le ménage, vider le lave-vaisselle, laver les planchers et passer l'aspirateur... est ce que cela vous est déjà arrivé? Peut-être avez-vous des enfants? Si tel est le cas, rien ne vous empêche de leur demander un peu d'aide, histoire d'enfin pouvoir vous reposer un peu. Pour en venir à l'essentiel de la chose, je vous en supplie, vous qui vivez à 120 km/h, prenez soin de vous et surtout, gardez en tête que vous n'avez qu'une seule vie.

Sandrine Therrien, L'Épiphanie

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Réussite... désuète

J'ai 33 ans et deux DEC dans en poche. Ces DEC n'exigeaient pas de cours de physique, de chimie et de mathématiques fortes, mais on m'a encouragée à les faire il y a 15 ans et j'avais de la facilité dans ces matières. Aujourd'hui, je suis tentée par un programme technique au cégep qui exige ces prérequis. J'ai bien fait! Je me dirige donc vers un retour aux études, mentalement et monétairement. Je suis prête à faire le grand saut lorsque je reçois ma réponse d'admission de Vanier. Refusée! Pourquoi? Parce que j'ai obtenumon diplôme il y a longtemps et qu'ils prétendent que j'ai probablement oublié toutes mes notions de science. Je dois refaire les cours que j'ai réussis haut la main il y a 15 ans. Peut-on m'expliquer à quoi sert alors l'instruction que j'ai reçue si elle n'est plus reconnue? Peut-on me donner le bénéfice du doute et tester mes connaissances avant de m'imposer la reprise de ces cours? Dans un système où l'échec scolaire est tabou, c'est étonnant de constater que ma réussite, elle, est désuète. Mon retour aux études est bâclé par une trop lourde bureaucratie!

Anne-Marie Aird

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Pour ne pas se faire avoir

Le prix des denrées alimentaires augmente sans cesse ici et ailleurs et on a du mal à imaginer les acrobaties que doivent faire plusieurs familles pour se nourrir convenablement. On remarque les augmentations de prix, mais est-ce que l'on remarque la manipulation des compagnies au niveau des contenants, tant en ce qui concerne les produits alimentaires que les produits de première nécessité, et l'absence d'intervention de l'État dans ce dossier? Des exemples: des contenants de mayonnaise de la même marque de 710 et 890 ml, de la crème glacée de différentes marques avec des contenants de 1,5, 1,89 et 2 litres, des papiers mouchoir double épaisseur de marques différentes de 125, 132 et 136 feuilles. Comment s'y retrouver sans y passer un temps fou? Si les entreprises alimentaires et les chaînes d'alimentation ou pharmaceutiques accroissent leurs profits en augmentant continuellement les prix, imaginez-vous ces mêmes profits si, en plus, elles confondent volontairement les consommateurs avec des contenants semblables, mais avec des quantités différentes. Ces derniers n'y voient que du feu. Les contenants de mêmes produits devraient être rendus uniformes par législation, ce qui permettrait au citoyen consommateur de s'y retrouver et d'en avoir pour son argent. Sinon l'État se fait complice d'un tel vol organisé.

Yves Chartrand, Montréal

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Donnez-moi une autre option

Ma femme revient du cabinet du médecin pour une consultation périodique pour nos deux enfants. C'est déjà un miracle d'avoir obtenu un rendez-vous, mais voilà que, après un retard de plus de deux heures, le médecin en poste ne parle presque pas français, a passé à quelques reprises nos cartes d'assurance-maladie dans la machine et semble posséder des compétences douteuses, puisqu'il n'a répondu à aucune des questions de ma femme: «Docteur,  j'ai mal quand je m'appuie sur mon coude.» Sa réponse : arrêtez de vous appuyer dessus. J'illustre un peu évidemment ici, mais ça veut tout dire. Les services de santé coûtent une fortune à notre société et la qualité n'est pas toujours au rendez-vous. Je ne retourne pas à un restaurant lorsque je reçois un service moyen. Nous n'avons pas beaucoup d'autres options, on doit utiliser le service public que l'on paie avec nos impôts, ou payer une deuxième fois au privé. Donnez-moi une autre option pour que ma famille se fasse soigner, s'il-vous-plait. Après tout, c'est moi qui paie.

Jean-François Boucher