Après trois ans d'une campagne de salissage unique dans les annales, le président Barack Obama vient de publier la version complète de son acte de naissance afin de lever toute ambiguïté sur son lieu de naissance. Qu'à cela ne tienne, le parti de la haine - le Parti républicain et ses affidés - reprend l'offensive. Un Noir, démocrate et libéral, né d'un père kenyan, à la présidence, c'est inacceptable et le parti de la haine a l'intention de lui faire payer cher.

Après trois ans d'une campagne de salissage unique dans les annales, le président Barack Obama vient de publier la version complète de son acte de naissance afin de lever toute ambiguïté sur son lieu de naissance. Qu'à cela ne tienne, le parti de la haine - le Parti républicain et ses affidés - reprend l'offensive. Un Noir, démocrate et libéral, né d'un père kenyan, à la présidence, c'est inacceptable et le parti de la haine a l'intention de lui faire payer cher.

Il était évident depuis son élection en novembre 2008 que Barack Obama allait subir ce qu'aucun président depuis John Kennedy n'avait dû affronter: la destruction systématique de son intégrité sociale, intellectuelle et politique. En 1960, Kennedy, premier catholique candidat à la présidence, attaqué par le clergé et les politiciens protestants, s'est senti obligé de prononcer un discours où il spécifiait qu'aucun candidat ne devait recevoir d'ordre du pape.

Cinquante ans plus tard, Obama joue sa réputation et, sans doute, sa vie. Vous croyez que j'exagère? Pas le moins du monde. De nombreux opposants à Obama se ressemblent régulièrement, armés, en jurant d'en finir, car disent-ils, il «faut parfois abreuver l'arbre de la liberté du sang des tyrans». Sarah Palin leur a donné un vernis de respectabilité en publiant une galerie de photos de politiciens démocrates marqués d'une mire afin de les abattre aux élections. Première victime: la représentante Gabrielle Giffords abattue à bout portant en janvier dernier. Palin, contrite, a rejeté tout lien avec sa galerie qu'elle a qualifiée de «blague politique».

Pourtant, l'atmosphère aux États-Unis n'est pas à la blague pour la droite et l'extrême droite (ce qui veut dire la même chose aujourd'hui). La controverse autour de l'acte de naissance du président Obama en est bien l'illustration.

Tout cela a commencé il y a trois ans. Quelques tarés ont remis en cause le lieu de naissance du président et réclamé la publication de l'acte de naissance. L'État d'Hawaii a certifié le document, mais rien n'y fit. Les mêmes qui croient qu'Elvis Presley est toujours vivant et que les extraterrestres gouvernent l'Amérique à partir de Roswell persistent à croire qu'Obama est un «alien». Là encore, ils ont reçu un vernis de respectabilité de - eh oui - Sarah Palin et dernièrement du milliardaire Donald Trump. Celui-ci, se prenant sans doute pour le héros du film Raiders of the Lost Ark, a engagé une équipe de détectives afin d'enquêter sur l'existence du fameux acte de naissance. Finalement, ce certificat n'était pas dans une pyramide, mais, tout tristement, dans les archives de l'état civil d'Hawaii. Trump n'est pas satisfait. Il a maintenant lancé ses détectives aux trousses des diplômes d'Obama afin de démasquer intellectuellement le président.

Déshumaniser et délégitimer le président Obama sont les gestes d'une stratégie politique savamment orchestrée par le parti de la haine. Elle a porté ses fruits en novembre lorsque les démocrates ont perdu la majorité à la Chambre des représentants. Pourtant, elle commence sérieusement à embêter les quelques républicains encore sains d'esprit. L'un après l'autre, les candidats potentiels à la présidence se désistent, effrayés par la radicalisation de leur parti. Même la gouverneure républicaine de cet État voyou qu'est devenu l'Arizona, Jan Brewer, a eu le haut-le-coeur. Elle vient d'opposer son veto à un projet de loi adopté par les parlementaires et qui prévoyait de demander aux candidats à l'élection présidentielle d'apporter la preuve de leur naissance aux États-Unis.

George W. Bush a été vilipendé pendant son mandat, mais jamais, jamais, même aux pires heures de sa guerre criminelle en Irak, n'avait-il subi les outrages qu'Obama endure aujourd'hui. Et ce n'est pas fini, la campagne présidentielle commence en janvier prochain.