C'est avec grand intérêt que l'Institut canadien des actuaires a suivi les débats des chefs. Les actuaires du Canada s'inquiètent de n'avoir entendu que bien peu au sujet des plans élaborés par les partis politiques pour se préparer en vue des changements sérieux, notamment le raz-de-marée démographique, qui s'annoncent et qui auront une incidence sur notre avenir financier et sociétal.

C'est avec grand intérêt que l'Institut canadien des actuaires a suivi les débats des chefs. Les actuaires du Canada s'inquiètent de n'avoir entendu que bien peu au sujet des plans élaborés par les partis politiques pour se préparer en vue des changements sérieux, notamment le raz-de-marée démographique, qui s'annoncent et qui auront une incidence sur notre avenir financier et sociétal.

En notre qualité de spécialistes du risque, nous savons que d'ici 2030 et par la suite, le Canada devra relever d'importants défis alors que les baby-boomers quitteront pour la retraite. Près de 25% de la population du Canada passera le cap des 65 ans d'ici 2030, une situation qui entraînera d'importantes modifications à la structure sociale et qui exercera une pression considérable sur les programmes sociaux et les politiques sociales du pays.

Dans l'intérêt public, les élections fédérales actuelles devraient s'articuler notamment autour d'une réflexion à plus long terme et d'un débat sur la façon dont les partis prévoient préparer les Canadiens et les mener jusqu'à l'année 2030 et au-delà de la façon la plus efficace et efficiente possible. Cette planification doit avoir lieu maintenant; nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre que la crête du raz-de-marée ait atteint un niveau ingérable.

Les actuaires affirment que les Canadiens ont besoin et méritent d'entendre les réponses à des préoccupations telles que:

les avertissements soulevés à propos de la mesure dans laquelle les Canadiens épargnent en vue de la retraite. Quel est le meilleur soutien que l'on puisse offrir aux Canadiens pour les aider à épargner suffisamment en vue de la retraite? Ou comment améliorer le contexte de façon à inciter les employeurs à offrir des régimes de retraite, y compris des régimes à prestations déterminées?

Les solutions obligatoires ou volontaires constituent-elles la meilleure approche?

À la lumière des changements démographiques prochains et de l'espérance de vie croissante, comment allons-nous repenser l'âge de retraite prévu des Canadiens, et particulièrement les mesures d'incitation à quitter le marché du travail à un plus jeune âge?

Au Canada, la réforme des régimes de retraite est ralentie par des questions d'ordre juridictionnel. À cet égard, quelles démarches a-t-on mises en oeuvre pour harmoniser et simplifier les lois et la réglementation excessive entre les provinces, et entre les gouvernements provinciaux et fédéral? La résolution de cette question contribuerait grandement à améliorer la productivité du pays, que le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a qualifiée d'«abyssale».

Que prévoient faire les partis à l'égard de l'impact du vieillissement de la population sur le système et les coûts de santé? À titre d'exemple: Comment financera-t-on l'augmentation des coûts liés aux soins de santé, qui est plus rapide que la croissance économique?

Comment nous préparerons-nous en prévision d'une population dont l'espérance de vie dépassera celle de toutes les générations précédentes?

Quelles sont les stratégies pour obtenir les ressources financières nécessaires et comment cette responsabilité sera-t-elle répartie entre les gouvernements, les entreprises et les contribuables? Y a-t-il une volonté de mettre des fonds de côté aujourd'hui pour gérer ces situations dans l'avenir?

Avons-nous la volonté de modifier notre vision des soins de santé comme une dépense et de les considérer comme un investissement à long terme, favorisant ainsi une plus grande allocation de fonds à certains programmes d'éducation en matière de santé et de prévention?

De quelle façon pouvons-nous harmoniser d'une région à l'autre la qualité des soins de santé, la cueillette de données et les services définis comme médicaux?

La profession actuarielle réfléchit à ces questions, et à d'autres encore, et est d'avis qu'elles devraient être abordées au moment où les Canadiens doivent choisir leur prochain gouvernement fédéral. C'est notre avenir qui en dépend.