En vue du prochain budget fédéral, le Bloc québécois affiche clairement ses couleurs: plus que jamais, c'est le tour du Québec!

En vue du prochain budget fédéral, le Bloc québécois affiche clairement ses couleurs: plus que jamais, c'est le tour du Québec!

Depuis le début de la crise financière, le Québec paie sa part pour les politiques budgétaires favorisant les autres et en particulier l'Ontario. Que je sache, M. Pratte ne s'en est pas offusqué.

En 2009-2010, le gouvernement fédéral a fait un déficit de 56 milliards de dollars, dont au moins 11 milliards assumés par les Québécois. Ce déficit s'explique entre autres par l'injection de 10 milliards dans le secteur de l'auto en Ontario et par des transferts supplémentaires de 5,9 milliards à l'Ontario et à la Colombie-Britannique. C'était le tour des autres, maintenant c'est le tour du Québec et il est hors de question de ne pas réclamer ce qui nous est dû.

Les demandes du Bloc québécois en vue du prochain budget sont parfaitement raisonnables et rejoignent d'ailleurs celles formulées par le gouvernement du Québec dans ses documents budgétaires et par des centaines de Québécois consultés lors de ma tournée prébudgétaire, partout au Québec.

M. Pratte affirme lui-même que prises une à une, nos demandes fondées sur des contentieux entre Ottawa et le Québec se justifient, mais que prises dans leur ensemble, elles deviennent grotesques. Mais il faut bien comprendre d'où vient cette accumulation. Elle est le fait de gouvernements libéral et conservateur, qui ont refusé année après année de régler des contentieux majeurs dont les Québécois continuent de faire les frais. Mais soyons clairs, ce n'est pas parce qu'un compte à payer est en souffrance depuis longtemps qu'il ne doit pas être remboursé ou qu'il va s'effacer par enchantement.

En 2007, l'éditorialiste Pratte avait dénoncé les demandes de notre parti qui s'élevaient à 3,9 milliards de dollars. Nous avions alors obtenu 3,3 milliards. Si nous avions suivi ses recommandations qui nous incitaient à négocier à genoux, en silence, bien docilement, nous n'aurions rien obtenu.

Réclamer une juste part des dépenses fédérales pour le Québec, ce n'est pas quêter, c'est faire le travail pour lequel nous avons été élus. Les Québécois envoient des dizaines de milliards à Ottawa chaque année et ils ont le droit, à leur tour, d'affirmer haut, fort et debout que c'est maintenant le tour du Québec!

* L'auteur est député d'Hochelaga et porte-parole du Bloc québécois en matière de finances.