Au cours des dernières années, les consommateurs du Québec ont encaissé des augmentations accablantes du prix de l'essence. Pour tenir un débat rigoureux sur ce sujet, il convient d'examiner les causes de ces importantes augmentations.

Au cours des dernières années, les consommateurs du Québec ont encaissé des augmentations accablantes du prix de l'essence. Pour tenir un débat rigoureux sur ce sujet, il convient d'examiner les causes de ces importantes augmentations.

L'essence qui alimente nos automobiles est produite à partir du pétrole brut qui, après avoir subi un processus de raffinage, est offerte dans les postes d'essence. Trois facteurs influencent le prix de l'essence à la pompe: le prix du pétrole brut, la marge de raffinage et la marge du détaillant. Évidemment, les taxes sur les carburants constituent un facteur additionnel. Il doit cependant, pour de raisons évidentes, être traité isolément des facteurs inhérents au fonctionnement du marché pétrolier.

En 2000, le prix moyen de l'essence hors taxes à Montréal s'établissait à 40,4 cents (+ 36,7 cents de taxes: 77,1 cents à la pompe). En 2010, ce prix est passé à 67,5 cents (+ 40,8 cents de taxes: 1,083$ à la pompe). La différence de prix hors taxes entre 2000 et 2010 est donc de 27,1 cents. Elle s'explique ainsi: 20,8 cents de plus attribuables au prix du pétrole brut, 5,6 cents de plus en raison des marges de raffinage plus élevées. Les marges de détail n'ont progressé que de 0,7 cent.

Comme on peut le constater, faire porter le débat des prix élevés de l'essence sur l'attitude des détaillants constitue une manoeuvre qui détourne l'attention du public sur les véritables causes des augmentations des prix de l'essence. Ces causes trouvent leurs sources dans les augmentations des prix du pétrole brut et des marges de raffinage. Pourquoi le CAA ne prend-il pas acte de ces réalités?

Au contraire de ce que cherche à démontrer depuis des années le CAA, les détaillants québécois permettent aux consommateurs d'ici de bénéficier des prix de l'essence hors taxes et redevances les plus bas au Canada. D'ailleurs, à ce sujet, la Régie de l'énergie a, fin 2009, émis un avis qui rappelait le CAA à l'ordre en précisant notamment que «lorsque comparées à d'autres grandes villes canadiennes, les villes de Montréal et de Québec présentent des écarts hors taxes parmi les plus bas».

En outre, le document spécifiait que la marge des détaillants de Québec est moindre que celles des détaillants des grandes villes canadiennes que sont Toronto, Regina, Charlottetown, Vancouver, Saint-Jean, Calgary et Halifax. Il en va de même de la marge des détaillants de Montréal.