Quand, en décembre 2008, le premier ministre Jean Charest avait nommé Pierre Corbeil ministre responsable des Affaires autochtones, ma réaction avait été de rédiger une lettre pour dénoncer cette nomination. Le texte, intitulé «Une mauvaise nomination», a été publié dans le quotidien La Presse et a suscité d'autres réactions, dont celle de l'éditorialiste André Pratte qui, comme moi, convenait que le choix de M. Corbeil, qui assumait jusque-là la responsabilité du ministère des Ressources naturelles, n'était pas le meilleur...

Quand, en décembre 2008, le premier ministre Jean Charest avait nommé Pierre Corbeil ministre responsable des Affaires autochtones, ma réaction avait été de rédiger une lettre pour dénoncer cette nomination. Le texte, intitulé «Une mauvaise nomination», a été publié dans le quotidien La Presse et a suscité d'autres réactions, dont celle de l'éditorialiste André Pratte qui, comme moi, convenait que le choix de M. Corbeil, qui assumait jusque-là la responsabilité du ministère des Ressources naturelles, n'était pas le meilleur...

Avant lui, c'était Benoit Pelletier qui était à la tête des Affaires autochtones et son passage à ce ministère n'avait pas été particulièrement apprécié. Il semblait beaucoup plus intéressé aux questions constitutionnelles ou de «relations intergouvernementales» qu'à celles des relations avec les nations autochtones. Le climat était d'ailleurs très tendu avec plusieurs Premières Nations lorsque Pierre Corbeil a été nommé.

Surtout, Benoit Pelletier avait remplacé Geoffrey Kelley, dont les relations avec les Premières Nations avaient toujours été bonnes. Je connais Geoff Kelley depuis plusieurs années. Lorsque j'étais conseiller politique du ministre responsable des Affaires autochtones, il assumait le rôle de porte-parole officiel en matière d'affaires autochtones. Nos relations étaient toujours cordiales. Il n'a jamais fait de «politique partisane» sur les questions autochtones et a toujours démontré le plus grand intérêt à voir les relations entre l'État et les nations autochtones s'améliorer.

Geoff Kelley est un excellent défenseur de la cause des Premières Nations. Et, c'est justement ce dont les Premières Nations ont besoin: un ministre qui puisse défendre leurs points de vue et leurs positions au sein du gouvernement et à la table des ministres. Reste à voir s'il possède assez d'ascendance sur ces collègues pour faire avancer les nombreux dossiers qui piétinent depuis plusieurs années.

Car, elle est là la faiblesse de Geoff Kelley. Alors qu'il était ministre des Affaires autochtones, du 18 février 2005 au 18 avril 2007, il n'a pas réussi, malgré toutes ses bonnes intentions, à s'imposer face à des collègues ministres défendant des intérêts divergents: justice, ressources naturelles, affaires intergouvernementales, etc.

Cette deuxième expérience sera-t-elle différente? On le saura rapidement, car le fameux Plan Nord de Jean Charest doit être annoncé bientôt... ce qui représentera un très grand test pour le «re-nouveau» ministre. Le gouvernement du Québec a besoin des autochtones pour aller de l'avant avec le Plan Nord. Or, jusqu'à maintenant, l'appui des Premières Nations est plutôt timide, incertain et, dans plusieurs cas, inexistant.

Mais, connaissant Geoff Kelley, je sais qu'il possède les qualités nécessaires pour y arriver.

Bref, cette fois-ci, je dois reconnaître qu'il s'agit d'une bonne nomination.