Dans sa chronique, «Le PQ est-il à droite des libéraux?», Alain Dubuc soutient que le Parti québécois tient des propos alarmistes sur les finances publiques et que le recours démesuré à la dette, comme le fait le gouvernement libéral de Jean Charest, est un choix judicieux pour stimuler l'économie du Québec.

Dans sa chronique, «Le PQ est-il à droite des libéraux?», Alain Dubuc soutient que le Parti québécois tient des propos alarmistes sur les finances publiques et que le recours démesuré à la dette, comme le fait le gouvernement libéral de Jean Charest, est un choix judicieux pour stimuler l'économie du Québec.

D'emblée, nous réitérons notre adhésion à un État engagé économiquement et socialement. C'est justement parce que nous avons à coeur la pérennité de nos services publics que nous insistons pour que l'échéancier de retour à l'équilibre budgétaire du gouvernement soit respecté. Reporter à plus tard l'atteinte de l'équilibre budgétaire ne rendra pas la chose plus facile ou moins douloureuse, au contraire. En repoussant l'atteinte de l'équilibre budgétaire, on engrange des déficits supplémentaires qui viennent gonfler la dette et le service de la dette, réduisant d'autant notre marge de manoeuvre et forçant le recours à des mesures encore plus douloureuses dans le futur. Il n'y a rien à gagner à attendre.

Pour réduire les impacts de la récession, le gouvernement a eu recours à des investissements massifs en infrastructures, lesquels sont essentiellement exclus du solde budgétaire. D'ailleurs, malgré le retour à l'équilibre budgétaire, le gouvernement prévoit poursuivre ces investissements massifs dans les prochaines années. Le retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014 ne met donc pas en péril la reprise économique.

Or, tous ces investissements en infrastructures sont financés par de la dette. M. Dubuc semble dire que cela ne pose pas problème. Nous divergeons d'opinion. Le Québec est la juridiction la plus endettée au Canada. Il faut donc savoir doser nos investissements, tenir compte de l'équité entre les générations et s'assurer d'en avoir pour notre argent. Or, en refusant de tenir une commission d'enquête sur l'industrie de la construction, le gouvernement libéral ferme sciemment les yeux sur la collusion et la corruption qui gonflent le coût de ces investissements. Pourquoi devrait-on s'endetter davantage pour financer des activités illicites?

Quant au plan de retour à l'équilibre budgétaire, le gouvernement libéral a fait le choix de procéder à des hausses très importantes de taxes et tarifs et il prétend vouloir réduire le taux de croissance de ses dépenses. Mais comme le gouvernement Charest n'est jamais parvenu à contrôler ses dépenses depuis huit ans, les Québécois n'y croient tout simplement pas.

Au Parti québécois, nous sommes attachés aux services publics et à la solidarité. Nous comprenons aussi que de cet attachement découle l'exigence d'une gestion rigoureuse. Nous avons été responsables dans le passé, nous le sommes encore et nous continuerons de l'être.

* L'auteur est député de Rousseau et porte-parole de l'opposition en matière de finances publiques.