On s'en souvient comme si c'était hier. C'était le 20 janvier 2009, Barack Obama était intronisé comme nouveau président américain. L'euphorie régnait partout à Washington. L'espoir et l'enthousiasme étaient partagés non seulement par ses compatriotes, mais répandus dans plusieurs autres pays de la planète.  

On s'en souvient comme si c'était hier. C'était le 20 janvier 2009, Barack Obama était intronisé comme nouveau président américain. L'euphorie régnait partout à Washington. L'espoir et l'enthousiasme étaient partagés non seulement par ses compatriotes, mais répandus dans plusieurs autres pays de la planète.  

L'euphorie du départ envolée et deux ans plus tard, le président Obama fait face à de nouveaux défis devant une opposition républicaine ragaillardie à la suite des élections de novembre dernier. Le discours de mardi soir sur l'état de l'Union américaine a été marqué par le réalisme et l'appel à un esprit de bipartisme.

D'emblée, il faut reconnaître que le président Obama a hérité à son arrivée à la Maison-Blanche d'une économie en pleine récession et d'un système financier en déroute. Vingt-quatre mois plus tard, plusieurs économistes sont d'avis que la catastrophe économique a été évitée et que la reprise, tout en étant modeste, semble maintenant bien en selle.

Depuis un an, plus d'un million d'emplois ont été créés dans le secteur privé, la Bourse a rebondi et les profits d'entreprises ne cessent de croître. Toutefois, le taux de chômage officiel demeure à plus de 9% et la plupart des économistes ne prévoient pas de baisse significative avant les présidentielles de 2012.

Voilà pourquoi le président a mis l'emphase sur la création d'emplois et la création de la richesse dans son discours. Pour atteindre ses objectifs, il mise résolument sur le secteur privé qu'il promet d'appuyer avec un gouvernement moins régulateur et prêt à investir dans l'innovation, en éducation et les infrastructures (comme le train rapide).

De plus, il s'est engagé à lutter contre le déficit, réduire la dette et modifier la taille du gouvernement. D'une économie basée sur la sécurité, le président Obama recentre sa stratégie et se dirige maintenant vers une économie axée sur la croissance.

Qu'est-ce que cela veut dire pour le Canada et le Québec? Le Canada et les États-Unis forment le plus grand partenariat commercial au monde.  Les États-Unis sont de loin les plus grands acheteurs de produits québécois. N'oublions jamais que, malgré la force économique grandissante de nombreux pays asiatiques, l'économie américaine représente toujours trois fois celle de la Chine. Toute croissance économique au sud profitera indéniablement au Québec. Un président américain, démocrate de surcroît, engagé à signer des traités de libre-échange avec la Corée du Sud et certains pays de l'Amérique latine constitue un développement fort encourageant et un changement de cap du «Buy America» mis de l'avant dans le plan de relance en 2009.

Déjà l'administration Obama a fixé l'objectif de doubler les exportations en cinq ans. Nos économies étant fortement intégrées, elles ne peuvent que bénéficier d'une économie américaine axée sur la croissance plutôt que sur la sécurité économique.

M. Obama s'est aussi engagé à poursuivre l'objectif d'investir dans l'énergie renouvelable et propre. Pour le Québec, c'est de bon augure. En tant que fournisseurs d'énergie hydro-électrique, nous faisons partie de la solution. C'est sans compter que les États de la Nouvelle-Angleterre et de New York reconnaissent le potentiel que représente l'offre québécoise d'une énergie renouvelable, propre, fiable et à un prix compétitif.

Il est trop tôt pour prédire si la nouvelle approche économique du président Obama sera couronnée de succès. Le Parti républicain et sa composante du Tea Party ont été interpellés par le président lors de ce discours. Aujourd'hui, les républicains ont le contrôle de la Chambre des représentants et, tout en demeurant minoritaires, ils ont réussi à augmenter de façon significative leur représentation au Sénat. Traditionnellement, les républicains appuient les efforts pour développer de nouveaux marchés. Ils sont aussi d'accord pour réduire la dépendance énergétique des États-Unis envers les pays du Proche-Orient et le Venezuela.

Reste à voir si le nouveau climat, à la suite de la fusillade en Arizona, apportera une plus grande coopération entre les deux partis politiques.