J'ai été surpris de lire la thèse de mon ex-collègue, qui prétend que le Québec est condamné à l'isolement, à l'appauvrissement et au sous-emploi, si nous réclamons des moratoires dans l'exploitation des ressources naturelles, notamment le gaz de schiste, les éoliennes, l'uranium et le projet pétrolier Old Harry dans le golfe Saint-Laurent. En communication, on appelle cela une tentative de diversion ou l'art de noyer le poisson.

J'ai été surpris de lire la thèse de mon ex-collègue, qui prétend que le Québec est condamné à l'isolement, à l'appauvrissement et au sous-emploi, si nous réclamons des moratoires dans l'exploitation des ressources naturelles, notamment le gaz de schiste, les éoliennes, l'uranium et le projet pétrolier Old Harry dans le golfe Saint-Laurent. En communication, on appelle cela une tentative de diversion ou l'art de noyer le poisson.

Comme le mentionne M. Loubier tout est une question d'attitude et il devrait faire oeuvre utile en convainquant ses clients de modifier leur approche et leur attitude face à la population québécoise, qui n'a pas à avoir honte d'exiger une «acceptabilité sociale» dans un projet d'exploration de ressources naturelles.

Faut-il rappeler aux entreprises de ne pas prendre les Québécois pour des valises et qu'ici nous sommes plus libres de nous exprimer et de nous informer comparativement à beaucoup de pays dans le reste du monde, prétendument plus accueillants envers l'industrie d'exploration des ressources naturelles.

Le meilleur exemple, c'est le changement de cap d'Hydro-Québec, qui a compris qu'elle ne pourrait développer l'énergie éolienne s'il n'y avait pas au préalable une «acceptabilité sociale» des projets, un critère qui fut exigé lors de son deuxième appel d'offres de bloc d'énergie. Cette condition imposée aux entreprises n'a pas, à ce que je sache, traumatisé d'éventuels investisseurs, mais a plutôt ramené un climat de paix sociale dans les régions où sont implantés les futurs parcs éoliens. Ainsi, les entreprises informent les élus municipaux et les citoyens avant d'entreprendre des travaux et non après le début des travaux. Qui exige maintenant un moratoire pour l'industrie éolienne?

Grâce à la désastreuse tournée d'information organisée par le cabinet de relations publiques National pour le compte de l'Association des entreprises de gaz de schistes, il est devenu évident pour le gouvernement du Québec que les permis octroyés ont été prématurés, et cela, faute d'expertise gouvernementale appropriée pour comprendre cette nouvelle industrie sur le territoire du Québec.

Même la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, a avoué l'erreur du gouvernement de n'avoir pas suffisamment informé au préalable les citoyens et les élus municipaux des impacts de ce nouveau type d'exploration, alors méconnu du grand public.

Dans un tel contexte, les citoyens et les élus municipaux agissent de façon responsable en exigeant un moratoire sur l'exploration du gaz de schiste.

Il n'y a pas d'opposition systématique aux grands projets au Québec, il y a seulement des entreprises mal préparées et mal conseillées à la réalité sociale, culturelle et économique du Québec.

* L'auteur est expert-conseil en communication et développement stratégique et ex-conseiller principal au cabinet de relations publiques National.