Dans le contexte du congédiement arbitraire et inexpliqué de la rectricede l'Université Concordia, Judith Woodsworth, nous exigeons un examen public de la gouvernance de notre institution, particulièrement en regard de sa constitution et des pouvoirs alloués à son conseil d'administration.

Dans le contexte du congédiement arbitraire et inexpliqué de la rectricede l'Université Concordia, Judith Woodsworth, nous exigeons un examen public de la gouvernance de notre institution, particulièrement en regard de sa constitution et des pouvoirs alloués à son conseil d'administration.

À la suite d'une série de départs et de congédiements au sein de la haute direction - notons le remerciement de deux recteurs en trois ans et demi,ainsi que la démission de cinq vice-recteurs en six ans - le CA sembles'être érigé en tribunal occulte qui, selon ses propres diktats, n'est imputable de rien et n'a de comptes à rendre à personne. Il s'agit d'un abus de pouvoir.

Pour illustrer le style cavalier de gestion du conseil, rappelons que le point de presse annonçant le départ de Mme Woodsworth fut publié le 22 décembre, à la veille de la fermeture de l'université pour les Fêtes. De plus, on a voulu induire la communauté en erreur en stipulant que la rectrice se retirait «pour des raisons personnelles».

Or, nous savons aujourd'hui que cette démission fut effectuée sous la contrainte du CA. Ces départs et démissions coûtent cher, alors que le personnel et les étudiants de l'université se font dire constamment qu'il n'y a pas assez d'argent. Ces événements nuisent à la réputation de Concordia, tant au sein du milieu universitaire que dans le regard du public, réputation que nous devrions au contraire nous affairer à bâtir.

Cela nuit également aux possibilités de recrutement dans l'avenir. En effet, qui voudra se joindre à la haute direction de Concordia en sachant qu'on peut se faire couper l'herbe sous le pied, à tout moment et sans explication?

De plus, ces décisions risquent d'insuffler un cynisme malsain au personnel de première ligne de l'université - les enseignants, les employés de soutien et les étudiants - ceux-là mêmes qui par leur dévouement et leur travail font la fierté de notre institution.

Cette vague de démissions et de congédiements relègue à l'arrière-plan l'ensemble de ce qui va bien à Concordia, voire cache tout à fait notre succès. Le conseil d'administration est la plus haute instance officielle de l'Université Concordia, du fait qu'il est responsable du cadre juridique et administratif régissant l'institution. Vingt-trois des 40 membres du conseil représentent soi-disant la «collectivité», alors que dans les faits, ils sont issus en grande majorité du milieu des affaires. Lors de sa prochaine réunion prévue en février prochain, le conseil prévoit réduire le nombre de professeurs qui y sont représentés - soit de six sièges, à trois. Cinq membres externes constituent le puissant comité exécutif, et siègent au comité de recrutement et salaires de la haute administration, ce qui représente une clique d'élite au sein du conseil d'administration.

À titre de première foulée d'un processus d'examen public, nous demandons au conseil d'administration de publier sa vision claire de l'avenir de l'Université Concordia, ainsi que la justification de ses actions - y compris ses récentes décisions affectant le personnel administratif - qui réaliseront cette vision.

* Cette lettre est adressée à Peter Kruyt, président du conseil d'administration de l'institution.