En mai dernier, j'ai eu la chance d'apporter ma contribution à la reconstruction d'Haïti. J'ai pu constater que ce sont des gens pleins de bonne volonté, mais avec des moyens pratiquement inexistants. Mon mandat était de visiter différents sites dans le pays afin d'y construire un village qui soit le plus autonome possible.

En mai dernier, j'ai eu la chance d'apporter ma contribution à la reconstruction d'Haïti. J'ai pu constater que ce sont des gens pleins de bonne volonté, mais avec des moyens pratiquement inexistants. Mon mandat était de visiter différents sites dans le pays afin d'y construire un village qui soit le plus autonome possible.

Ayant une formation en urbanisme et ayant été conseiller municipal, j'ai eu l'occasion de rencontrer le conseil municipal de la ville de Léogâne. Nous leur expliquions le but de notre visite, mais le maire était surtout préoccupé par la reconstruction de sa ville. C'est ainsi que j'ai eu une idée qui ne coûte pas très cher, mais qui pourrait donner une ligne directrice à la reconstruction du pays.

Le gouvernement municipal est celui qui est le plus près des citoyens. Aux endroits visités, il y avait soit un conseil municipal, soit un chef de camp avec des conseillers. Dans un camp, entre autres, le chef avait instauré une réglementation qui convenait bien aux réfugiés. Il régnait un semblant de démocratie. Le chef avait fait aligner les tentes de manière à avoir des rues, creuser des canaux d'irrigation afin que les tentes ne pataugent pas dans l'eau. Il avait réussi à obtenir une génératrice pour éclairer les rues et un puits pour l'eau, ce qui assurait une certaine salubrité dans le camp. Il lui restait à obtenir un équipement pour les toilettes. J'en suis sûr, c'est maintenant chose faite. Afin d'assurer la subsistance du camp, le chef avait fait planter des légumes et les réfugiés y avaient accès sans limites.

Je constate que de manière tout à fait naturelle, les Haïtiens que j'ai rencontrés ont organisé localement leur code de conduite et s'y conformaient très bien. Dans ce pays pratiquement sans réglementation, il serait possible d'en instaurer et le reconstruire selon la volonté de la population tout en respectant leurs coutumes, habitudes et besoins.

La rédaction de règlements d'urbanisme n'est pas un exercice très coûteux, mais il serait combien utile aux populations qui sont prises en otages par le bon vouloir des organisations humanitaires, de bonne volonté certes, mais qui ne répondent pas nécessairement aux besoins du peuple haïtien.

Des règlements de zonage, de construction et de lotissement permettraient de bien coordonner la reconstruction. Un schéma d'aménagement permettrait de mieux planifier le développement et ainsi permettre à nos amis haïtiens de reprendre le contrôle de leurs villes et de se sentir enfin utiles.

Le pouvoir municipal étant plus proche des citoyens, c'est par le biais de ce dernier que les Haïtiens pourront planifier la reconstruction de leurs villes sur de bonnes bases et ainsi s'assurer un avenir plus prometteur.