En ce début d'année, les professionnels de la compassion en profitent pour faire étalage de leur souci du bien commun. Invariablement, ils se «répandent» en solidarité. Le message est sans équivoque: il suffit de prélever toujours davantage des revenus des contribuables et de laisser les âmes attendries que sont les politiciens, chefs syndicaux et groupes d'intérêt promouvoir l'entraide entre citoyens.

En ce début d'année, les professionnels de la compassion en profitent pour faire étalage de leur souci du bien commun. Invariablement, ils se «répandent» en solidarité. Le message est sans équivoque: il suffit de prélever toujours davantage des revenus des contribuables et de laisser les âmes attendries que sont les politiciens, chefs syndicaux et groupes d'intérêt promouvoir l'entraide entre citoyens.

Par un drôle de hasard, ces élans de compassion coïncident avec la préservation des privilèges aux syndiqués, aux artistes, aux agriculteurs, aux grandes entreprises, aux environnementalistes, aux amis du parti... voire au renflouement de la caisse de retraite des employés de la Ville de Montréal. La routine, quoi!

Encore une fois, les soi-disant bénéficiaires de cette solidarité n'y verront que du feu. Les imposantes ressources vouées à la redistribution de la richesse serviront à acheter des votes, à soutenir des salaires, des fonds de pension, des subventions, des entreprises inefficaces, nommez-les!

Comme l'ivresse des Fêtes est l'occasion d'exprimer le fond de sa pensée, je dirais que l'État-providence n'a rien à voir avec la satisfaction des besoins des couches plus modestes de notre société. Si on voulait véritablement faire preuve de compassion, on n'aurait qu'à offrir une assistance directe aux plus démunis. On exigerait que l'État, une fois les impôts prélevés aux fins de redistribution, se contente de les retourner directement à tous les citoyens adultes dans le besoin.

Présentement, on confie nos impôts à une énorme bureaucratie qui, après les avoirs ponctionnés de «frais généraux», la convertira en un éparpillement de services, de subventions, de réglementation. Le tout assujetti à un contingentement, une liste d'attente, une restriction, une condition particulière, une convention collective, si ce n'est... à un affichage politique.

Imaginez maintenant qu'on utilise ces fonds pour donner aux pauvres une allocation leur permettant de s'acheter des services dans un marché concurrentiel. Les aînés auraient les moyens de s'offrir une retraite confortable où ils pourraient se payer des soins de santé. Les familles pauvres pourraient s'offrir un logement décent et envoyer leurs enfants à l'école de leur choix. Les jeunes adultes pourraient investir dans leur avenir et payer les frais de scolarité de leur université...

Pourquoi ne pas offrir aux plus démunis le moyen de se responsabiliser plutôt que de laisser le gouvernement décider ce qui est bon pour eux? Pourquoi ne pas privilégier la dignité humaine plutôt que l'infantilisation?

De nos jours, l'État, les syndicats, les corporations professionnelles et autres groupes d'intérêt se sont accaparé le droit d'organiser la vie de tout un chacun. Encore davantage celle des plus démunis. Méfiez-vous! Les discours de compassion servent souvent de couverture aux intérêts les plus mesquins de nos sociétés.