Décembre annonce pour moi la fin de ma saison de vélo-boulot. C'est le moment où, après avoir emprunté la ligne jaune, je suis la foule docile et monte les escaliers vers la ligne verte, direction Guy-Concordia.

Décembre annonce pour moi la fin de ma saison de vélo-boulot. C'est le moment où, après avoir emprunté la ligne jaune, je suis la foule docile et monte les escaliers vers la ligne verte, direction Guy-Concordia.

Ma grande surprise cette année, c'est de voir, à l'heure de pointe du matin, une imposante équipe d'agents de sécurité sur le quai de la ligne verte.

La première fois que je les ai vus, je croyais à une situation d'urgence ou à un exercice. Erreur d'interprétation de ma part, cela semble dorénavant une nouvelle façon de faire à la STM. On doit alors se demander quel message les usagers du métro reçoivent-ils et perçoivent-ils devant cette intimidante présence, car intimidante elle l'est.

On peut compter une vingtaine de ces agents, habillés en noir, équipés pour faire face à toute éventualité, matraque, veste pare-balles (!). Et s'ils n'ont pas d'arme à feu, ce n'est probablement pas par manque de volonté, mais davantage en raison d'une réglementation que leurs dirigeants n'hésiteraient pas à radier.

Après en avoir discuté avec d'autres usagers du métro, l'inconfort ressenti à la vue de cette équipe semble partagé. Non seulement en raison de leur présence intimidante, mais également en raison de leur comportement hargneux qui s'approche d'un membre de la «Schutzstaffel». La mâchoire serrée, gueulant les directives pour «guider» les gens, le geste prompt et la mine patibulaire, on peut certainement se demander si cette présence est réellement nécessaire et surtout, si cette attitude est acceptable.

Car, il est permis d'affirmer que les usagers du métro, même en heure de pointe, sont respectueux, calmes et que les problèmes sont peu fréquents. Aussi, ce déploiement doit être remis en question.

À l'heure où le financement des systèmes de transport collectif montréalais est soumis à de fortes contraintes et où des efforts importants sont mis de l'avant pour les «vendre», on peut se demander si les coûts de l'opération en valent la peine. Si ces agents sont nécessaires, comme cela semble l'être dans la tête des dirigeants de la STM, cette nécessité engage-t-elle la présence de plus de vingt d'entre eux en même temps sur le quai de la ligne verte ?

Qui plus est, on doit se demander si l'arrogance affichée par cette équipe d'intervention, tant dans son habillement que par sa façon d'être, ne vient pas mitiger les efforts de sensibilisation vers l'utilisation des transports collectifs. Elle envoie un message erroné voulant que le métro soit un endroit à risque, ce qui va certainement à l'encontre des faits et la perception générale des usagers.

Pour ma part, vivement le retour des beaux jours où j'enfourcherai de nouveau mon vélo. Être traité comme du bétail humain, ce n'est pas une chose que j'apprécie.