Lorsque j'ai prononcé récemment une conférence sur le leadership au cours de laquelle, au passage, j'ai fait observer qu'à mon avis, le premier ministre Jean Charest faisait preuve de leadership en refusant de créer une commission d'enquête publique, je m'attendais bien qu'un tel propos me vaudrait une vindicte extrême de la gent unanimiste qui domine l'opinion. J'assume. Une réaction contraire aurait démoli ma thèse.

Lorsque j'ai prononcé récemment une conférence sur le leadership au cours de laquelle, au passage, j'ai fait observer qu'à mon avis, le premier ministre Jean Charest faisait preuve de leadership en refusant de créer une commission d'enquête publique, je m'attendais bien qu'un tel propos me vaudrait une vindicte extrême de la gent unanimiste qui domine l'opinion. J'assume. Une réaction contraire aurait démoli ma thèse.

À cause des propos «déviants» et «offensants» que j'ai tenus, l'opposition a pris le relais à l'Assemblée nationale, comme prévu, pour se déchaîner contre National et trivialiser le travail des gens de relations publiques en faisant croire que le recours à des conseillers externes aurait quelque chose d'illégitime. La réalité est que les mandats que notre entreprise reçoit du gouvernement représentent environ 7% de nos affaires au Québec et 1% de nos affaires dans l'ensemble du pays. Ce chiffre est constant sous tous les gouvernements, de quelque couleur qu'ils soient depuis 20 ans. Nous avions même un peu plus de mandats du temps du Parti québécois.

L'existence de notre firme ne tient donc pas du tout aux mandats gouvernementaux et nous ne devons rien à la classe politique, de quelque côté qu'elle soit. On m'a demandé de prononcer une conférence comme consultant ayant conseillé des chefs d'entreprise et j'ai exprimé mon opinion libre de toute attache. Mes idées reposent aussi sur 10 ans d'expérience en journalisme et sur ma foi dans le journalisme québécois, ce qui ne m'empêche pas de dénoncer ce que je perçois comme des dérives: le lynchage public, qui foule aux pieds la présomption d'innocence, et l'utilisation des sondages pour faire office de collèges électoraux et de jurys.

Les firmes de relations publiques constituent une industrie de 8 milliards de dollars et de 55 000 personnes dans le monde. En incluant les professionnels oeuvrant à temps plein en entreprises, dans les gouvernements et les universités, on parle d'au moins 150 000 personnes en communication. Les relations publiques ont atteint cette dimension parce qu'elles sont une discipline légitime intimement liée au processus démocratique. C'est une fonction de gestion des entreprises qui les aide à gérer leurs relations avec leur environnement socio-économique, y compris les médias.

Dans le cadre d'un numéro spécial sur le leadership, la revue Gestion de HEC-Montréal m'avait commandé en 2008 une collaboration que j'ai intitulée «Le fond l'emporte sur la forme», signifiant par là que les actions des leaders priment sur la communication. La vieille maxime des relations publiques «Do it right and let it be known» tient toujours.

* L'auteur répond aux nombreuses réactions suscitées par sa récente conférence devant l'Association des MBA, conférence dont La Presse a publié un extrait le 2 décembre dernier.