Nous savions déjà que Montréal était à bout de ressources, et aussi à bout de solutions. Nous savions aussi qu'il n'existe pas d'engagement collectif métropolitain, regroupant en un tissu serré toutes les municipalités du grand Montréal. En clair, personne provenant des banlieues, des couronnes Nord et Sud, ne veut investir dans un projet d'agglomération qui ferait que l'imposition, les transports en commun, l'utilisation des axes routiers et le stationnement au centre-ville de Montréal feraient l'objet d'un consensus fort parce que tous conviennent de son importance capitale pour la survie sociale et économique de tout le Québec.

Nous savions déjà que Montréal était à bout de ressources, et aussi à bout de solutions. Nous savions aussi qu'il n'existe pas d'engagement collectif métropolitain, regroupant en un tissu serré toutes les municipalités du grand Montréal. En clair, personne provenant des banlieues, des couronnes Nord et Sud, ne veut investir dans un projet d'agglomération qui ferait que l'imposition, les transports en commun, l'utilisation des axes routiers et le stationnement au centre-ville de Montréal feraient l'objet d'un consensus fort parce que tous conviennent de son importance capitale pour la survie sociale et économique de tout le Québec.

Mais depuis le dépôt du budget de la Ville de Montréal, nous le savons. Et pas seulement les contribuables montréalais. Nous le savons tous, même si nous ne l'admettons pas. Parce qu'en notre for intérieur, nous savons que nous ne pouvons pas tuer Montréal à petit feu.

De petits pays de la dimension du Québec ont bien pris soin de leur grande agglomération, et en ont fait des exemples de maturité et de solidarité communautaires de leurs citoyens et de leurs entrepreneurs, qu'ils vivent au centre ou en banlieue. Ici, nous en sommes encore à nous réjouir que l'on n'impose pas de péages pour entrer au centre-ville, qu'on y garde le prix du stationnement artificiellement bas, qu'on impose une surtaxe à l'automobile du Montréalais, mais pas à celle qui entre chaque jour sans frais dans la ville.

Eh bien, citoyens, continuons de nous réjouir... bien temporairement. À côté de grandes agglomérations urbaines très florissantes - Copenhague, au Danemark (6 millions d'habitants), et Stockholm, en Suède (9 millions) -, le Québec est le tiers monde, ni plus ni moins. 

En laissant Montréal s'étouffer, et en encourageant les tiraillements entre son centre et ses banlieues aujourd'hui triomphantes, mais sans gloire, nous amenons le Québec entier à sa perte.

Les petits pays comme le Danemark et la Suède, auxquels nous nous plaisons ici à nous comparer, ont compris il y a longtemps que leur force, chez eux comme à l'étranger, dépendait de la vitalité et du rayonnement de leur seule et unique grande agglomération.

Ici, nous n'avons pas compris. Et une majorité d'entre nous ne veut pas comprendre.

Pauvre Montréal, donc. Mais pauvre Québec aussi. Prenons garde, car si plusieurs d'entre nous ne se sentent pas touchés aujourd'hui, nous pourrions tous être frappés demain. Comment penser à faire un pays alors que nous sommes incapables de faire une ville!