Après avoir trempé votre plume dans le vitriol, vous vous en prenez, dans votre éditorial, à ma dénonciation d'un contrat accordé sans appel d'offres à un consortium d'ingénieurs pour la gestion du chantier Eastman 1A La Sarcelle - Rupert.

Après avoir trempé votre plume dans le vitriol, vous vous en prenez, dans votre éditorial, à ma dénonciation d'un contrat accordé sans appel d'offres à un consortium d'ingénieurs pour la gestion du chantier Eastman 1A La Sarcelle - Rupert.

Nulle part dans votre texte vous ne justifiez que ce contrat ait été accordé sans appel d'offres, ce qui est pourtant l'essentiel de mes propos. À titre de président de la Commission de l'administration publique qui, chaque jour, tente d'amener les gestionnaires de l'État aux meilleures pratiques d'attribution des contrats, je ne vois rien dans votre texte qui me permette de croire qu'Hydro-Québec se soit assurée d'obtenir le meilleur prix pour ce contrat de 300 millions de dollars accordé de gré à gré.

Pour justifier le recours à ce consortium de firmes privées, vous retournez 40 ans en arrière pour nous rappeler qu'à ses débuts, Hydro-Québec a dû recourir à des firmes privées pour la gestion de ses grands projets. Vous avez raison et c'est à cette époque que les grands bureaux d'ingénieurs se sont développés et qu'ils ont atteint la stature qui leur permet depuis de gagner de nombreux appels d'offres partout dans le monde où ils font rayonner le génie québécois. Entre-temps, Hydro-Québec a développé une formidable expertise qui lui permet de gérer elle-même ses chantiers ; que ce soit Péribonka, Toulnustouc, Rapide-des-Coeurs, Chute-Allard. Actuellement, dans le gigantesque chantier de 6 milliards de dollars de la Romaine, c'est Hydro-Québec et sa filiale SEBJ qui prennent en charge le recrutement et la gestion du personnel de chantier spécialisé.

Un peu de rigueur dans votre évaluation de mes propos vous aurait peut-être amené vous aussi à vous interroger sur la pertinence de ce très lucratif contrat et, qui sait, à émettre des hypothèses sur les motivations de ceux qui ont décidé sa mise en oeuvre.

* L'auteur est député de Richelieu et président de la Commission de l'administration publique.