En lisant la nouvelle sur le jugement Lola, j'ai ressenti un sentiment de révolte et, pour une fois dans ma vie, la honte d'être une femme. Heureusement, nous ne sommes pas toutes des Lola, il y en a quelques-unes parmi nous (la vaste majorité, je le souhaite) qui avons encore de la dignité.

En lisant la nouvelle sur le jugement Lola, j'ai ressenti un sentiment de révolte et, pour une fois dans ma vie, la honte d'être une femme. Heureusement, nous ne sommes pas toutes des Lola, il y en a quelques-unes parmi nous (la vaste majorité, je le souhaite) qui avons encore de la dignité.

J'ai 52 ans, d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été féministe. Je le suis toujours. Je crois qu'il y a encore du travail à faire avant que les femmes ne soient égales aux hommes. Il y a eu un chemin énorme de parcouru au cours des 25 dernières années et celui qui reste est, à mon avis, beaucoup moins long à parcourir.

Je suis de celles qui croient que ce que les femmes veulent, elles ne l'auront que parce qu'elles auront travaillé pour l'avoir. Pas parce que le bon gouvernement aura voté des lois pour «forcer» notre intégration. Diantre! Être femme n'est pas un handicap et je ne vois pas pourquoi on devrait légiférer afin de nous accommoder, même raisonnablement.

L'histoire de Lola et Éric me ramène à cette réflexion. L'entêtement de Lola est-il vraiment une victoire? Vu de mon côté de la lorgnette, et n'en déplaise aux juges et à Me Anne-France Goldwater, c'est un jugement sexiste et infantilisant, et je serais curieuse de savoir s'il ne va pas à l'encontre des droits et libertés individuelles.

Je m'explique: en tant qu'adulte, majeure et vaccinée, je décide, pour des raisons qui m'appartiennent, de ne pas me marier. Mon conjoint et moi sommes indépendants financièrement et ne voulons aucunement dépendre l'un de l'autre, que ce soit pendant ou après notre union. C'est un choix éclairé et individuel dans lequel personne n'a le droit de venir mettre son nez, que ce soit un juge ou un ministre, tout premier soit-il ! Si un des conjoints souhaite se faire vivre par l'autre suite à la rupture, il a deux choix qui s'offrent à lui: 1) se marier ou 2) établir un contrat de conjoint de fait notarié. Si les conjoints n'ont ni l'un ni l'autre, c'est qu'ils n'en voulaient pas, non?

Si le législateur répond: non, ce n'est peut-être pas ce qu'ils voulaient vraiment (parce que c'est ce que ce jugement insinue). Alors, le législateur nous infantilise, il brime nos droits à décider par nous-mêmes du mode de vie que nous souhaitons avoir, il brime nos droits et libertés de gouverner nos vies comme bon nous semblent sans l'intervention divine de l'État.

Mon «conjoint» et moi avons fait le choix de ne pas vivre sous le même toit. Même s'il n'a jamais été question que nous cohabitions un jour, croyez-moi, ce jugement vient de me conforter dans mes décisions. Au moins là, je suis à peu près certaine que personne ne va venir fourrer son nez de fouine dans ma vie conjugale.

C'est une chose précieuse que l'indépendance, et je vais la conserver, coûte que coûte!