Mon conjoint et moi sommes tous deux infertiles, mais pas stériles. Nous attendons notre deuxième petit trésor grâce à la procréation assistée. L'État québécois a franchi un grand pas en y accordant son soutien financier.

Mon conjoint et moi sommes tous deux infertiles, mais pas stériles. Nous attendons notre deuxième petit trésor grâce à la procréation assistée. L'État québécois a franchi un grand pas en y accordant son soutien financier.

C'est important de penser au présent, mais on doit aussi penser à l'avenir. Et l'avenir, ce sont nos petits Québécois qui verront le jour grâce à ce programme. Ce sont plus de 1400 contribuables de plus par année qui n'auraient pas vu le jour autrement. Parfois, dans la vie, il faut investir de gros sous pour que ça rapporte par la suite.

Personne ne peut connaître la détresse et les répercussions qu'entraîne l'infertilité dans un couple sans l'avoir vécue, croyez-moi. Cette détresse a même trop souvent un coût en santé mentale. L'infertilité est une maladie, car elle découle souvent d'un désordre dans le corps humain qui, avec un peu d'aide, peut être rétabli. Ce désordre a bien souvent non seulement des répercussions sur la fertilité, mais aussi sur la santé en général des adultes affectés.

Avoir des enfants est non seulement un droit, mais un devoir en quelque sorte; l'être humain existe à la base pour se reproduire. On parle ici d'équilibre naturel. Si nous voulons parler de sélection naturelle, si tel est le cas, nous devrions cesser de payer l'avortement, la vasectomie et la ligature : ce ne sont pas des maladies et ça ne laisse aucune place à la sélection naturelle.

Mais ce sont des choix de vie, que nous ne devons pas juger, au même titre que de vouloir des enfants. Le gouvernement ne doit pas arrêter de défrayer le coût de ces interventions, mais il faut au moins, du même coup, encourager les naissances! Au même titre que de déraciner un arbre et en replanter deux autres! La sélection naturelle fait encore son travail même en traitements de fertilité. Ce ne sont pas tous les couples pour qui ça fonctionnera en fin de compte. Ce ne sont pas tous les foetus qui verront le jour. Parfois, la nature a besoin d'un petit coup de main.

Lorsque l'on va en traitements de fertilité, oui c'est ouvert à tous, mais les tests et les épreuves sont si difficiles, que ce ne sont pas monsieur et madame Tout-le-monde qui désire un enfant sur un coup de tête qui finissent par en avoir. Ça prend un couple solide pour passer au travers.

Attention avant de juger trop rapidement, avant de condamner, c'est un programme qui existe déjà en France et qui rapporte énormément.

Certains ont même des opinions très tranchantes et blessantes! C'est si facile de juger quand on a des enfants sans problèmes, quand l'éventualité de ne pas pouvoir donner la vie ne nous effleure même pas l'esprit. Je ne souhaite ça à personne ! Donnons-nous une chance!