Il nous faut cesser de faire preuve d'hypocrisie: les lois sur le cannabis sont répressives, inutiles et n'ont donné à ce jour aucun résultat. Le «pot illégal» est 470% plus fort en THC qu'il y a 40 ans, soit 11 fois plus puissant qu'une actuelle cigarette «légale», déjà dommageable. La situation peut quasiment être comparée au temps de la prohibition et de ces alambics d'alcool frelaté qui tuaient.

Il nous faut cesser de faire preuve d'hypocrisie: les lois sur le cannabis sont répressives, inutiles et n'ont donné à ce jour aucun résultat. Le «pot illégal» est 470% plus fort en THC qu'il y a 40 ans, soit 11 fois plus puissant qu'une actuelle cigarette «légale», déjà dommageable. La situation peut quasiment être comparée au temps de la prohibition et de ces alambics d'alcool frelaté qui tuaient.

Comme les jeunes doivent «carter» dans les dépanneurs, c'est paradoxalement un jeu d'enfants pour eux - surtout les adolescentes qui fument pour se forger une identité - de se procurer facilement ce petit joint qui agit comme un «décrocheur scolaire». D'apparence inoffensive, le «pétard» est maintenant offert assez librement, matin, midi et soir, par des petits revendeurs à la solde de gangs de rue qui sont tout aussi actifs sur le mont Royal qu'aux portes et dans les cours d'école à Kuujjuaq, Alma, Saguenay ou Saint-Étienne-de-Bolton.

C'est à la source que les gouvernements du Québec et du Canada ont l'obligation morale de déstabiliser ces gangs qui attirent habilement ces ados vers des drogues plus dures, toutes contrôlées et tellement plus payantes pour ces groupes de motards criminels et mafieux milliardaires.

L'État n'a plus le choix: il doit s'inspirer profondément de ce référendum inédit et de cette Proposition 19 de lundi prochain en Californie où 23 millions d'électeurs seront appelés à se prononcer sur la légalisation, la commercialisation et la vente du cannabis. Douze autres États, dont l'Arizona, attendent ce choix pour passer eux aussi à l'action.

Ainsi, le Québec et le Canada doivent, sans hypocrisie et en toute responsabilité collective, prendre maintenant le contrôle de la qualité, mais aussi toute la vente et la taxation du cannabis. Ramenée au Québec, cette nouvelle taxe californienne générerait 300 millions par année au Fonds consolidé du Québec, soit cinq fois les revenus prévus des futurs casinos et pokers virtuels autorisés parle ministre des Finances, Raymond Bachand.

En plus de stimuler l'économie officielle dans plusieurs municipalités et régions et de créer des centaines d'emplois dans les 1500 points de vente de ces futures SACQ, le concept encouragerait l'expertise de plusieurs coops agricoles et de nos solides réseaux de pharmacies pour les usagers du cannabis médical.

Bien sûr, le projet sera parfaitement ficelé à l'unique condition d'y associer un fonds spécial pour des programmes responsables de prévention contre l'abus des drogues comme ÉducAlcool et Nez Rouge, qui sont devenus des modèles de fierté québécois d'éducation du public réputés internationalement.