Dans son éditorial, François Cardinal accueille avec une bonne dose de scepticisme la nouvelle méthode de calcul du taux de décrochage scolaire. Je me sens la responsabilité d'expliquer la démarche du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Loin du cynisme ambiant, il faut y voir une réelle volonté de reconnaître les efforts de tous les intervenants pour inciter des jeunes à raccrocher, peu importe que l'on soit en septembre, en janvier ou en mai! 

Dans son éditorial, François Cardinal accueille avec une bonne dose de scepticisme la nouvelle méthode de calcul du taux de décrochage scolaire. Je me sens la responsabilité d'expliquer la démarche du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Loin du cynisme ambiant, il faut y voir une réelle volonté de reconnaître les efforts de tous les intervenants pour inciter des jeunes à raccrocher, peu importe que l'on soit en septembre, en janvier ou en mai! 

Au cours des 10 dernières années, les taux de décrochage étaient calculés, en accord avec les commissions scolaires, à partir des données d'inscription compilées au 30 janvier. L'inscription des élèves entre le 1er février et la fin de l'année scolaire, particulièrement à l'éducation des adultes et à la formation professionnelle, ne faisait pas partie du calcul et, par conséquent, ne démontrait pas les efforts intensifs déployés par les commissions scolaires pour garder les élèves à l'école. Or, depuis quelque temps, on peut se réjouir de voir un nombre croissant d'élèves qui décident d'emprunter un parcours de formation après le 30 janvier. Ces raccrocheurs sont bien réels. On ne peut pas les ignorer. Il faut plutôt reconnaître leur courage de retourner sur les bancs d'école même après le 30 janvier.

Ainsi, à compter de maintenant, nous utiliserons les données du mois d'août, qui nous offrent un portrait de l'année entière, plutôt que celles du mois de janvier qui demeurent incomplètes. De cette façon, les résultats dresseront un meilleur portrait des différents parcours scolaires qu'empruntent nos jeunes et des efforts des commissions scolaires pour faire raccrocher les décrocheurs. 

Vous l'aurez bien compris, au-delà des chiffres, l'objectif principal demeure inchangé. Nous avons tous ensemble un défi majeur à relever, soit celui de nous assurer que les élèves obtiennent leur diplôme ou leur qualification avant l'âge de 20 ans.

En conclusion, je m'élève en faux contre la thèse qui voudrait que reconnaître la réalité et l'effort entraîne une baisse de la motivation à combattre le décrochage. Je défends la thèse contraire ; cela suscite plutôt de l'enthousiasme, de la persévérance et un engagement de tous les intervenants pour la réussite des jeunes.