Après avoir subi le choc de la crise fin 2008, début 2009, la Chine a retrouvé une croissance forte. Plus de 10% au premier semestre de 2010. Elle est devenue, cet été, la première puissance économique en Asie avec un produit intérieur brut qui a dépassé celui du Japon.

Après avoir subi le choc de la crise fin 2008, début 2009, la Chine a retrouvé une croissance forte. Plus de 10% au premier semestre de 2010. Elle est devenue, cet été, la première puissance économique en Asie avec un produit intérieur brut qui a dépassé celui du Japon.

Son commerce extérieur aussi a rebondi et dépasse désormais son niveau record de 2007. Les exportations de la Chine ont continué à élargir leur part de marché mondial et ses importations ont progressé encore plus vite, réduisant son excédent commercial.

Face aux perspectives de croissance lente dans les économies occidentales, le marché chinois apparaît plus que jamais comme un enjeu majeur pour les pays partenaires et les entreprises multinationales.

Les importations chinoises devraient continuer à progresser à un rythme soutenu. Or ce sont ses voisins asiatiques qui tirent le mieux parti de l'expansion de la demande de la Chine. Ces 10 dernières années, ils ont considérablement accru leur avance sur son marché intérieur et sont devenus ses principaux fournisseurs de biens d'investissement et produits de haute technologie. La demande chinoise tire actuellement leur croissance économique.

Les exportations vers la Chine représentent en 2008-2009 plus de 20% du PIB de Taiwan, 10% de celui de la Corée, 3% de celui du Japon. Ainsi se mettent en place en Asie les conditions d'une croissance régionale moins vulnérable aux vicissitudes des économies occidentales, car plus centrée sur la demande des pays de la région. L'appréciation du taux de change du yuan par rapport au dollar, réclamée par les autorités américaines, ne suffira pas à faire regagner aux États-Unis les parts de marché qu'ils ont perdues en Chine ces 10 dernières années.

Mais exporter n'est pas le seul moyen de desservir le marché chinois. Pour les entreprises étrangères, l'accès à ce marché s'est fait de plus en plus, depuis une décennie, par des investissements sur place. Actuellement, les entreprises étrangères fabriquent en Chine (pour vendre sur le marché local) plus de biens industriels qu'elles n'en exportent vers ce pays. Même avec un yuan plus fort, produire sur place restera un moyen essentiel pour toucher les clients et consommateurs chinois.

Pour les firmes étrangères ainsi présentes en Chine, c'est-à-dire la plupart des multinationales, la question cruciale concerne donc les conditions de concurrence avec les entreprises chinoises dans la production locale. Ces derniers temps, les chambres de commerce américaine et européenne en Chine ont relayé le mécontentement des sociétés étrangères et dénoncé le traitement discriminatoire dont elles font l'objet et la préférence donnée aux entreprises chinoises, à travers les actions destinées à promouvoir l'innovation nationale et les procédures d'appels d'offre pour les marchés publics.

Le plan de soutien à l'économie lancé fin 2008 offre de vastes opportunités aux autorités pour soutenir les «champions nationaux». Dans la nouvelle phase du développement chinois qui s'amorce, attirer les investisseurs étrangers n'est plus la priorité qu'elle a été au cours des 30 dernières années.