«Le métro, fini, le stade fini, les ponts, ça ne fournit plus, les arrondissements à la poubelle, la rue Sainte-Catherine, ce n'est pas beau...» Je tiens tout d'abord à remercier le maire de Saguenay, Jean Tremblay, pour ses remontrances et inquiétudes à l'égard de la métropole. Il est vrai que Montréal souffre, au vu et au su de tous, de mauvaise gestion aiguë, et de sous-financement grave de ses infrastructures. Rien de nouveau sous le soleil.

«Le métro, fini, le stade fini, les ponts, ça ne fournit plus, les arrondissements à la poubelle, la rue Sainte-Catherine, ce n'est pas beau...» Je tiens tout d'abord à remercier le maire de Saguenay, Jean Tremblay, pour ses remontrances et inquiétudes à l'égard de la métropole. Il est vrai que Montréal souffre, au vu et au su de tous, de mauvaise gestion aiguë, et de sous-financement grave de ses infrastructures. Rien de nouveau sous le soleil.

D'autres villes, comme Saguenay, souffrent en silence d'un mal bien plus profond que les trous dans l'aqueduc ou d'un métro en décrépitude. Ce mal se nomme l'exode, conséquence du marasme socio-économique qui perdure dans le royaume du Saguenay depuis plus de 15 ans.

Eh oui, tout comme 80 % des gens avec qui j'ai grandi à Chicoutimi, je n'habite plus la magnifique ville de Saguenay. La raison de mon départ se résume en une question: qu'elles étaient mes perspectives d'avenir au pays des bleuets? Lorsque la réponse se trouve dans une boîte de tirage au sort pour obtenir un rarissime emploi chez Alcan, l'émigration devient un choix logique.

Si la seule stratégie que le maire Jean Tremblay a dénichée pour contrer l'exode est de jouer la carte de la peur de la grande ville, il insulte l'intelligence de sa population et nous démontre à quel point la situation dépasse ses compétences et qu'il serait le temps de passer le flambeau.

De plus, M. le maire Tremblay, sachez que la beauté d'une rue ne se trouve pas dans qualité de son asphaltage ou de ses trottoirs, mais bien dans la diversité, le coeur et l'âme de gens qui l'habitent, ce qui risque de vous faire grandement défaut.

Je caresse toujours le rêve de retourner m'établir au Saguenay avec mes enfants et d'envisager pour eux un avenir dans la région. Malheureusement, à chacune des mes visites, mes espoirs s'amenuisent.

J'ai bien peur que si la stratégie des élus locaux ne change pas, aux prochaines fusions municipales, la ville de Saguenay soit annexée au village fantôme de Val-Jalbert.