Robert Lacroix me fait beaucoup d'honneur en m'attribuant une large part du mérite d'avoir maintenu au centre-ville de Montréal le plus grand centre hospitalier universitaire francophone d'Amérique. Je ne reprendrai ni dans cette page, ni ailleurs, le débat maintenant clos sur le choix du site d'implantation du CHUM. Pas d'acrimonie, de rancune ou de fiel de ma part, ni d'intention de nourrir cette triste bataille d'arrière-garde. Mais beaucoup de fierté de m'être tenu debout lorsqu'il le fallait.

Robert Lacroix me fait beaucoup d'honneur en m'attribuant une large part du mérite d'avoir maintenu au centre-ville de Montréal le plus grand centre hospitalier universitaire francophone d'Amérique. Je ne reprendrai ni dans cette page, ni ailleurs, le débat maintenant clos sur le choix du site d'implantation du CHUM. Pas d'acrimonie, de rancune ou de fiel de ma part, ni d'intention de nourrir cette triste bataille d'arrière-garde. Mais beaucoup de fierté de m'être tenu debout lorsqu'il le fallait.

Peut-on sérieusement penser, sans démontrer ainsi la faiblesse des arguments, qu'un homme seul ait été en mesure d'avoir l'influence que M. Lacroix m'attribue? Recourir à une sombre théorie du complot, désigner un bouc émissaire dispense de revoir ces choses ennuyeuses que sont l'organisation des soins, l'accès, les coûts et le développement urbain. Le texte m'accuse, entre autres vilenies, d'avoir suscité des solidarités diverses. Reproche étrange et révélateur...

Je préfère regarder vers l'avenir. J'aime, j'ai soutenu et je continue à admirer cette université que mon père a contribué à bâtir, où j'ai étudié et pratiqué la médecine. Plus tard, au cours de ce siècle et bien après que M. Lacroix et moi aurons terminé notre passage sur cette Terre, on continuera à pratiquer en français la médecine et les sciences de la vie au coeur de la métropole du Québec, comme c'est le cas aujourd'hui.

Le visage français du centre-ville de Montréal, c'est bien sûr la culture, les médias, l'affichage. Mais c'est aussi la science et la technologie qui se montrent, existent et s'expriment dans notre langue au centre de la cité. Je salue tous ceux et celles qui ont aussi cru en cette expression de notre avenir collectif, ont fermé le livre des querelles stériles et s'affairent aujourd'hui à la réaliser.

Les travaux ont débuté. Montréal aura demain trois centres hospitaliers universitaires modernes, deux hôpitaux pédiatriques et des centres de recherche qui rivaliseront avec les meilleurs du monde. Les autres constituantes du réseau de l'Université de Montréal font aussi l'objet d'investissements majeurs. Québec et Sherbrooke verront également leurs centres universitaires rehaussés. Nous nous serons ainsi dotés d'infrastructures qui permettront à nos professionnels de donner des soins, d'enseigner et de faire de la recherche à la pleine mesure de leurs talents et de leur dévouement. Le Québec sera alors mieux outillé pour redevenir un meneur sur la scène internationale.

Quant au CHUM, les gens d'ici et d'ailleurs y trouveront la médecine et la science du XXIe siècle, en français, au centre-ville de Montréal. Voilà la «vision», la meilleure réponse à l'amertume et, ma foi, une belle signature.