Le débat sans fin sur la place respective des compétences et des connaissances au sein des programmes d'enseignement primaire et secondaire me sidère littéralement. C'est à croire que le cerveau de nos pauvres petits ne peut assimiler à la fois et les unes et les autres. La science nous apprend pourtant que nous n'utilisons réellement qu'une fraction du potentiel de ce noble outil...

Le débat sans fin sur la place respective des compétences et des connaissances au sein des programmes d'enseignement primaire et secondaire me sidère littéralement. C'est à croire que le cerveau de nos pauvres petits ne peut assimiler à la fois et les unes et les autres. La science nous apprend pourtant que nous n'utilisons réellement qu'une fraction du potentiel de ce noble outil...

De façon réaliste, ne peut-on envisager d'enseigner aux jeunes à exprimer leur jugement et leur discernement dans une langue correctement apprise des points de vue grammatical et syntaxique ? Est-ce vraiment trop leur demander ? Réfléchir sur les enjeux planétaires économiques, environnementaux ou sociaux n'est-il pas davantage pertinent lorsqu'on possède des notions d'histoire et de géopolitique ?

Le jeune commis à la caisse du supermarché me semble plus compétent lorsqu'il me remet la monnaie exacte après l'avoir évaluée mentalement, et je le soupçonne d'en être plus fier que celui qui se fie à sa caisse. Le premier a répété ses tables de multiplication « en perroquet » et travaillé souvent sans calculatrice, mais de cet effort naîtra l'assurance et la satisfaction de savoir compter, dans n'importe quelle situation et pour la vie...

Au moment d'engager une réceptionniste au bureau, la qualité de sa langue, française à tout le moins, m'importe, puisqu'elle annonce la rigueur du travail qui se fait chez nous. Elle aura peut-être décliné « en perroquet » les terminaisons des verbes et les règles des accords, mais quel bonheur de maîtriser ce formidable outil de communication et de décrocher un emploi bien rémunéré !

Bon an, mal an, on nous révèle qu'un fort pourcentage d'apprentis professeurs de français échouent aux tests censés démontrer leur connaissance de cette langue ! (Par chance, mes enfants ont eu de très bons enseignants, mais une éducation de qualité doit-elle relever de l'arbitraire ?...). Aussi, un nombre considérable de professionnels francophones dénaturent la langue, souvent sans même s'en rendre compte, dans leurs communications. Ayant fait des études supérieures, il ne fait aucun doute qu'ils sont capables d'apprendre ! N'a-t-on simplement jamais insisté pour qu'ils considèrent comme essentielle la qualité de la communication parlée et écrite ?

Notre société vénère les compositeurs des siècles passés pour leur rigueur, leur souci du détail et la complexité de leurs oeuvres musicales. Pourquoi ne pas faire nôtre cette apologie du travail acharné qu'un académicien du XVIIe siècle nous léguait dans son Art Poétique : « Vingt fois sur le métier... » Soyons donc collectivement un peu plus rigoureux et exigeants en rehaussant le niveau culturel de nos enfants, pour leur plus grand bonheur de savoir... et d'être compétents.