Le gène NDM-1 qui rend les bactéries résistantes aux antibiotiques est un problème très inquiétant. Le tourisme médical est en train d'aggraver le problème en facilitant sa dissémination partout dans le monde.

Le gène NDM-1 qui rend les bactéries résistantes aux antibiotiques est un problème très inquiétant. Le tourisme médical est en train d'aggraver le problème en facilitant sa dissémination partout dans le monde.

Les gens croient faire une bonne affaire en allant se faire opérer dans un pays où les opérations sont moins chères, mais ils se retrouvent dans des hôpitaux où les règles d'hygiène sont parfois déficientes et où ils ne bénéficieront d'aucun suivi post-opératoire.

En Inde, par exemple, les antibiotiques sont en vente libre et diverses bactéries pathogènes peu courantes en Occident peuvent se retrouver dans l'eau et les aliments. L'apparition de superbactéries n'est donc pas surprenante dans ces conditions.

Les compressions dans l'entretien et le manque de personnel chronique dans nos hôpitaux favorisent déjà la transmission de maladies nosocomiales, dont certaines bactéries très coriaces. Au moins, celles-ci sont-elles confinées au milieu hospitalier et ne frappent-elles généralement que les personnes immunitairement affaiblies ou en traitement antibiotique. Qui sait combien de personnes en santé seront touchées par les bactéries possédant le gène NDM-1?

Beaucoup de gens ne se méfieront pas du NDM-1 sous prétexte que la pandémie de grippe A(H1N1) ne s'est pas concrétisée. On ne peut actuellement lutter contre une bactérie que lorsqu'on aura réussi à trouver un antibiotique qui puisse la détruire. Et encore, si on habite dans un pays où la population peut y avoir accès. S'il n'en existe aucun, on doit tenter d'en mettre un au point, ce qui peut prendre des années.

Pratiquer le tourisme médical pour être opéré au rabais et pour des raisons purement esthétiques, c'est jouer avec sa santé et avec celle de ses concitoyens. Une chirurgie est un acte médical sérieux, ce n'est pas comme d'aller chez le coiffeur. Ne risquons pas une pandémie mondiale juste pour améliorer notre apparence!