Le 13 juillet, Naya annonçait qu'elle allait distribuer de l'eau de source Naya en vrac lors des événements de Montréal complètement cirque !, sur le site de la Tohu. En effet, pour 2$ vous obtenez un verre recyclé et compostable rempli d'eau de source Naya ou pour 1$ vous pouvez y remplir votre bouteille réutilisable. Encore une initiative en partenariat avec le Jour de la Terre Québec, encore un effort d'écoblanchiment ou «greenwashing», pour redorer son d'image. Naya est en perte de vitesse. Mais pourquoi a-t-elle droit à cette plateforme, à être un partenaire financier?

Le 13 juillet, Naya annonçait qu'elle allait distribuer de l'eau de source Naya en vrac lors des événements de Montréal complètement cirque !, sur le site de la Tohu. En effet, pour 2$ vous obtenez un verre recyclé et compostable rempli d'eau de source Naya ou pour 1$ vous pouvez y remplir votre bouteille réutilisable. Encore une initiative en partenariat avec le Jour de la Terre Québec, encore un effort d'écoblanchiment ou «greenwashing», pour redorer son d'image. Naya est en perte de vitesse. Mais pourquoi a-t-elle droit à cette plateforme, à être un partenaire financier?

La liste de partenaires majeurs pour Montréal complètement cirque ! est étonnante. Les quatre partenaires énumérés sur le site internet sont la ville de Montréal, le gouvernement du Québec, Radio-Canada et le Cirque du Soleil. Je m'attendrais que ces quatre partenaires soient plus sensibles à un tel partenariat avec Naya si ce n'est que pour l'empreinte écologique de l'événement. Mais surtout, ils devraient encourager un approvisionnement en eau à même le système public au lieu de recourir au privé.

Si nous considérons que Naya fait venir son eau de Mirabel par camion alors que nous avons des sources d'eau potable municipales de haute qualité qui sont pratiquement gratuites déjà sur place à Montréal, il y a un réel problème. Comment justifier qu'une ville comme Montréal ne défende pas et ne fasse pas la promotion de son eau?

Pendant ce temps, Toronto, Ottawa et plusieurs autres villes au Canada se distancient de l'eau embouteillée et s'engagent à faire la promotion de leur eau du robinet. Il y a quelques mois, le conseil municipal d'Ottawa s'engageait à investir 1 million de dollars pour faire la promotion de son eau. La ville a aussi entrepris des démarches afin de se procurer un camion-citerne adapté pour distribuer de l'eau potable en vrac aux citoyens lors d'événements ou festivals, comme nous en retrouvons déjà à Toronto depuis deux ans.

De son côté, le gouvernement du Québec, malgré ses engagements dans les divers dossiers de l'eau et des matières résiduelles, rate une occasion de bien faire en étant ainsi associé à Naya dans le cadre de cet événement. Il serait plus profitable à la société québécoise qu'on réinvestisse dans l'eau du robinet et qu'on décourage la consommation d'eau embouteillée. On réduirait les coûts liés au recyclage, les émissions de gaz à effet de serre et autres conséquences environnementales qui représentent le fardeau de la société. Chaque année, près d'un milliard de bouteilles d'eau sont jetées, dont un trop grand pourcentage se retrouve encore dans les sites d'enfouissement.

L'eau du robinet de la ville de Montréal est davantage surveillée et de meilleure qualité que les eaux embouteillées. Avec l'eau du robinet, nous n'avons pas besoin de verres jetables et pas besoin de transporter toute cette eau. Il est grand temps que la Ville de Montréal prenne le relais et remplace la «fontaine Naya» par ses propres remorques-citernes lors des événements et festivals.

* L'auteur est responsable de la sensibilisation publique à l'Institut Polaris, un organisme qui appuie les mouvements citoyens dans leur lutte pour un changement social démocratique.