J'ai lu avec intérêt les articles sur le gaz de shale dans La Presse du 29 juin. J'ai écrit une lettre à Nathalie Normandeau (ministre des Ressources naturelles) la semaine dernière lui expliquant nos inquiétudes face à cette nouvelle source d'énergie.

J'ai lu avec intérêt les articles sur le gaz de shale dans La Presse du 29 juin. J'ai écrit une lettre à Nathalie Normandeau (ministre des Ressources naturelles) la semaine dernière lui expliquant nos inquiétudes face à cette nouvelle source d'énergie.

Notre gouvernement, qui est supposé avoir nos intérêts (et ici je parle aussi de notre santé) à coeur, semble faire la sourde oreille à une communauté qui, disons-le franchement, ne veut pas de ce gaz. Il existe amplement d'énergie renouvelable à être exploitée qui ne mettra pas en danger la population, tels que le vent et le soleil. Nous ne souffrons pas du syndrome de «c'est une bonne idée, mais pas dans ma cour». Nous nous sommes informés, nous constatons le danger et nous avons peur. La technologie actuelle n'est tout simplement pas adéquate.

J'apprécierais que le gouvernement donne l'heure juste à la population avant de donner son aval à l'exploitation de cette ressource. Il ne faut surtout pas se fier uniquement aux dires des promoteurs qui, jusqu'à maintenant, n'ont répondu à aucune question concernant les effets sur l'environnement, sur notre environnement. Ces temps-ci, les conséquences néfastes au sud de la frontière nous démontrent pourquoi les promoteurs n'en parlent pas. Ils ne prêchent que pour leur portefeuille, et non le nôtre.

Selon les procédures, ce dossier doit cheminer au BAPE. Les impacts environnementaux doivent être connus, le bien-être et la santé d'une communauté doivent primer sur des emplois à tout prix. On nous encourage à recycler, à composter et à économiser l'eau et l'électricité. La rivière Richelieu est en train d'être nettoyée. Est-ce que Mme Normandeau réalise que tous ces efforts pour améliorer notre milieu de vie risquent d'être complètement anéantis si l'exploitation du gaz de shale va de l'avant sans plus de précautions? Nous sommes 2000 habitants! On s'attend à ce que le «simple» citoyen fasse son bout de chemin pour l'environnement (c'est un vrai chemin de croix installer un champ d'épuration pour une simple résidence); mais les compagnies, elles, semblent ne pas se sentir concernées.

Les gouvernements refusent de leur mettre des balises serrées et de leur dire de refaire leur devoir afin de prévenir des désastres tels que BP dans le golfe du Mexique et les forages de gaz de shale en Pennsylvanie, entre autres. Ils ne veulent pas manquer le bateau, alors au diable les précautions! Avec des énoncés comme «le Québec ne peut tout simplement pas manquer cette occasion de développer une nouvelle source de richesse collective», le gouvernement adopte une attitude qui priorise l'argent et les bénéfices au-dessus des vies humaines. C'est répréhensible et surtout très inquiétant.

Il faut être au fait de ce qui s'est fait ailleurs et apprendre des erreurs des autres (contrairement à la réforme de l'éducation qui fut un échec et abolie en Suisse, mais implantée ici, malgré tout).

Il faut arrêter de dire que nous ne sommes pas pareils et que ça va marcher chez nous.

J'ai le droit d'être informée et consultée, c'est mon milieu de vie qui est en jeu.

Ce gouvernement doit cesser de croire qu'il n'est pas imputable, ni éternel.

Il semble oublié que ce pouvoir c'est nous, la population, qui lui avons donné, mais qu'on peut aussi le lui enlever.