La chronique dans laquelle vous mettez en doute la crédibilité du maire de Montréal mérite quelques correctifs.

La chronique dans laquelle vous mettez en doute la crédibilité du maire de Montréal mérite quelques correctifs.

Jusqu'à la semaine dernière, j'étais directeur principal du service du capital humain et responsable de la division des enquêtes internes à la Ville de Montréal. À travers mes diverses fonctions, j'ai notamment dirigé l'enquête sur la direction des services informatiques de la ville (DSI). En mai 2008, j'ai été informé de possibles irrégularités dans la gestion des contrats informatiques et en juillet de la même année, il nous est apparu qu'il y avait également des problèmes dans l'appel d'offres des télécommunications (TELUS).

Après des vérifications préliminaires, nous avons été à même de constater qu'il y avait effectivement problème. J'en ai informé le maire. Et c'est à sa demande expresse que les dossiers ont été portés à l'attention de la Sureté du Québec. Celui de la DSI et celui de TELUS. En 2008.

Nous avions, à l'époque, exposé tout ce dossier au vérificateur général de la Ville, Michel Doyon, et lui avions transmis la documentation pertinente.

En novembre 2009, le nouveau vérificateur général de la Ville, Jacques Bergeron, a présenté à la directrice générale par intérim, Rachel Laperrière, son projet de rapport sur les télécommunications (TELUS). Je participais à cette réunion de même que d'autres personnes. Déjà à cette occasion nous lui avons rappelé que la SQ avait été saisie de ce dossier.

Voici les faits, madame, tels qu'ils sont arrivés.

En mettant en doute la crédibilité du maire sur ce sujet, en l'accusant de mentir, vous mettez aussi en doute la crédibilité de fonctionnaires honnêtes et dévoués qui ont fait correctement leur travail. Ces événements ont eu lieu. Des gestes ont été posés. Des documents ont été transmis à la police sur la DSI et TELUS à l'été 2008. Des enquêtes sont toujours en cours. Non seulement le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a été mis au courant de nos démarches tout au long du processus, mais je le répète, il nous a encouragés à pousser les choses plus loin en les confiant à la SQ.

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Réponse de Michèle Ouimet: deux dossiers différents

À la suite d'une plainte de la Ville en 2008 auprès de la Sûreté du Québec, un fonctionnaire a été arrêté et inculpé pour fraude dans la gestion des contrats informatiques. Dans l'affaire TELUS, soulevée récemment par le vérificateur, il n'y a eu aucune arrestation ni accusation, contrairement à ce qu'a déclaré le maire.

Les événements de 2008 et TELUS sont deux dossiers complètement différents, même s'ils impliquent le même service, soit la division du service informatique.

Dans ma chronique de la semaine dernière, j'écrivais que le maire avait confondu les deux dossiers. Ce qui est effectivement le cas. Dans le dossier TELUS, l'enquête est toujours en cours. En laissant croire que tout était réglé, le maire a, consciemment ou non, laissé croire qu'il n'y avait pas de nouveau scandale à la Ville.

Michèle Ouimet