Les chirurgies bariatriques, qui sont des chirurgies sérieuses et comportant plusieurs problématiques, semblent devenir de plus en plus banales. Comment en sommes-nous arrivés là? Serait-ce un écart de conduite important de notre médecine nord-américaine?

Les chirurgies bariatriques, qui sont des chirurgies sérieuses et comportant plusieurs problématiques, semblent devenir de plus en plus banales. Comment en sommes-nous arrivés là? Serait-ce un écart de conduite important de notre médecine nord-américaine?

Je crois comprendre que la chirurgie ne règle que 20% du problème de l'obésité. En fait, il est clair que le problème réside principalement dans la relation que nous entretenons avec la nourriture. Un problème comportemental auquel nous avons apporté une solution chirurgicale. Mais qui prend donc ces décisions? Le surpoids est effectivement une problématique complexe et sérieuse sur laquelle nous devons nous pencher, mais faisons-nous fausse route?

À une problématique comportementale, n'est-ce pas plus logique d'apporter une solution directement en lien avec ce problème? Pourquoi ne pas avoir recours aux services d'un psychologue ou d'une nutritionniste oeuvrant dans l'anti-régime plutôt qu'à un chirurgien?

Comment explique-t-on que ministre Yves Bolduc ait octroyé un budget de près de 30 millions de dollars aux interventions bariatriques, mais que les services d'un psychologue ou d'une nutritionniste ne sont tout simplement pas couverts par l'assurance maladie?

L'obsession du poids, les interdits alimentaires, les régimes à répétition, le manque d'estime de soi, l'importance du regard de l'autre, l'ennui et le découragement, voici ce qui ressort plutôt du discours d'une personne aux prises avec un surplus de poids. Est-ce que le bistouri est l'outil de choix pour tous ces maux?

Je vous invite à aller voir le site du service de chirurgie bariatrique de l'hôpital du Sacré-Coeur-de-Montréal (www.chirurgiebariatrique.com). J'espère que les personnes désireuses de recourir à une telle chirurgie sont conscientes que la jolie demoiselle avec son ruban à mesurer présente tout au long de l'expérience de navigation sur ce site n'est tout simplement pas la réalité à laquelle ils devront faire face à la suite de leur intervention. Je trouve assez gênant que des spécialistes d'ici critiquent ce qui se passe en Ontario après avoir vu ce que nous faisons au Québec...

Et si donc on décidait collectivement d'intervenir là où se développe cette dynamique alimentaire plutôt que d'intervenir une fois que le mal est fait? Pourrait-on corriger la situation présente et renverser cette page de notre histoire et ainsi entrevoir un avenir meilleur pour nous et nos enfants?

*https://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201005/28/01-4284950-probleme-de-poids-regime-ou-bistouri.php