Le 29 avril dernier marquait le 40e anniversaire de l'élection de Robert Bourassa, en 1970. Il fut le plus jeune premier ministre de l'histoire du Québec et le seul, depuis Maurice Duplessis, à avoir été élu quatre fois comme chef de gouvernement. Il a été un artisan de la Révolution tranquille et a contribué grandement à moderniser le Québec, particulièrement pendant la quinzaine d'années où il a dirigé le gouvernement. Pourtant, plus de 13 ans après sa mort, la ville où il a été élu et où il a vécu toute sa vie a été incapable, jusqu'à présent, d'honorer de son nom une rue de Montréal.

Le 29 avril dernier marquait le 40e anniversaire de l'élection de Robert Bourassa, en 1970. Il fut le plus jeune premier ministre de l'histoire du Québec et le seul, depuis Maurice Duplessis, à avoir été élu quatre fois comme chef de gouvernement. Il a été un artisan de la Révolution tranquille et a contribué grandement à moderniser le Québec, particulièrement pendant la quinzaine d'années où il a dirigé le gouvernement. Pourtant, plus de 13 ans après sa mort, la ville où il a été élu et où il a vécu toute sa vie a été incapable, jusqu'à présent, d'honorer de son nom une rue de Montréal.

Lorsqu'il a été question de donner le nom Robert Bourassa à l'avenue du Parc, le maire Gérald Tremblay a retraité rapidement devant les opposants, prétextant un manque de «consensus», la seule façon de prendre une décision à Montréal, semble-t-il. Mais comment expliquer que nos élus municipaux soient incapables de se mettre d'accord sur une question aussi simple qu'un changement de nom de rue alors qu'ils ont fait «consensus» sur un projet bizarre de 6 milliards de dollars pour remplacer l'échangeur Turcot, projet dont la qualité principale sera, nous dit-on, de ralentir la circulation automobile de 35%, pour créer intentionnellement des congestions, au détriment des usagers et du développement économique de la métropole.

Comment se fait-il que la ville de Québec ait pu, dès 2006, changer le nom de l'autoroute du Vallon en autoroute Robert-Bourassa? À Montréal, ça semble toujours plus compliqué. On se souviendra que le changement de nom du boulevard Dorchester en René-Lévesque avait soulevé bien des passions. Mais le maire de l'époque avait, avec raison, maintenu le cap, contre vents et marées. Il y a maintenant plusieurs rues René-Lévesque à Montréal. C'est ainsi qu'il y a un boulevard René-Lévesque à l'Île-des-Soeurs, à quelques kilomètres de l'autre boulevard René-Lévesque du centre-ville de Montréal. À la ville, on accepte que plusieurs rues portent le nom René-Lévesque sur son territoire, mais on est incapable d'en nommer une portant le nom de Robert Bourassa.

Les deux acteurs principaux à l'hôtel de ville ont pourtant côtoyé Robert Bourassa à l'Assemblée nationale. Gérald Tremblay a servi, comme ministre, dans le dernier mandat de Robert Bourassa. Et la chef de l'opposition, Louise Harel, a siégé, dans l'opposition, lors des deux derniers mandats de Bourassa. Tous les deux se souviendront de son sens élevé de l'intérêt public, de son obsession pour créer de la richesse par le développement de l'hydro-électricité et de sa détermination dans la défense des intérêts du Québec. Quelles que soient leurs allégeances politiques, il est urgent que nos élus locaux s'élèvent au-dessus des lignes partisanes pour reconnaître et illustrer concrètement la mémoire d'un homme d'État qui a marqué le Québec contemporain.

À défaut pour la ville de procéder rapidement, le gouvernement du Québec aura la responsabilité de répondre à ce devoir de mémoire. À cet égard, pourquoi le boulevard Métropolitain, qui traverse Montréal d'est en ouest, ne deviendrait-il pas le boulevard Robert-Bourassa?