À l'occasion du Focus stratégique Québec, tenu le 22 avril dernier à Montréal, la communauté d'affaires du Québec est venue rappeler que la prospérité de la province passe par l'innovation et l'entreprenariat. Le secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé (SVTS) s'inscrit parfaitement dans cette vision. Cependant, il est important de bien identifier les nombreux défis et occasions qui se présentent au secteur.

À l'occasion du Focus stratégique Québec, tenu le 22 avril dernier à Montréal, la communauté d'affaires du Québec est venue rappeler que la prospérité de la province passe par l'innovation et l'entreprenariat. Le secteur des sciences de la vie et des technologies de la santé (SVTS) s'inscrit parfaitement dans cette vision. Cependant, il est important de bien identifier les nombreux défis et occasions qui se présentent au secteur.

La position du Québec et de Montréal face à la concurrence internationale se fragilise. Tous les grands pays industrialisés et certaines économies émergentes déploient des stratégies efficaces de développement de leur secteur des SVTS. Plus de 80% des États américains ont classé les sciences de la vie parmi leurs deux secteurs prioritaires.

Le Québec doit donc continuer à développer ce secteur qui apporte une contribution majeure à la création de la richesse économique du Québec. Le gouvernement du Québec doit renforcer son soutien, notamment, par la stratégie québécoise d'investissement en recherche publique qui vise à maintenir l'expertise et les acquis. Rappelons que le Québec est plus performant que toutes les autres provinces canadiennes à cet égard. Il est donc essentiel que la fusion annoncée des trois grands fonds de recherche (FRSQ, FQRNT et FQRCS) n'affaiblisse pas la spécificité et l'expertise du Québec en ce qui a trait à la recherche publique en sciences de la vie.

L'arrivée prochaine de deux hôpitaux universitaires et de leurs centres de recherche de calibre international en plein centre-ville de Montréal représente des leviers incroyables de développement économique et des occasions d'affaires immenses pour Montréal. Il faudrait surtout profiter de la possibilité qui nous est offerte de créer des niches d'excellence qui aideront Montréal et le Québec à se démarquer sur l'échiquier mondial.

Montréal s'est positionné comme un acteur important dans l'arrimage des ressources publiques et privées pour la conduite d'activités de R&D avec la création d'entreprises de biotechnologie, de centres de recherche contractuels, de chaires de recherche et de centres d'excellence, de centres de recherche privés, ainsi qu'avec la mise sur pied d'équipes de recherche clinique importantes au sein des grandes compagnies pharmaceutiques. Ces organisations ont contribué à la mise en marché d'innovations majeures, lesquelles ont permis au Québec de jouer un rôle de chef de file dans le domaine, et ce, dans le meilleur intérêt des patients.

Le secteur des SVTS constitue un moteur de développement économique puissant en plus d'être le principal artisan du mieux-être socioéconomique de la province. Il contribue de façon marquée à l'amélioration de la qualité de vie des Québécois en rendant accessible de nouvelles options pour prévenir, dépister, soigner, guérir et diminuer la souffrance de la population. D'un point de vue sociétal, le secteur contribue également à l'augmentation de la productivité du Québec en réduisant les périodes d'inactivité, en allongeant la période de vie active des travailleurs, mais aussi en diminuant les coûts de santé notamment, les coûts médicaux, d'institutionnalisation et d'hospitalisation.

Ceci étant, nos universités et centres de recherche continuent à éprouver des difficultés à retenir et à attirer les plus brillants cerveaux. Ils doivent être en mesure de mieux traduire leurs découvertes en produits innovants accessibles à la population. Les compagnies de biotechnologies et de technologies de la santé ont encore de la peine à accéder au financement pour développer et mettre leurs produits en marché. Les compagnies pharmaceutiques, présentes localement, doivent continuellement lutter pour justifier le maintien de centres importants de recherche ou d'opérations à Montréal. Les entreprises de recherche contractuelle sont toujours aux prises avec des délais trop longs d'approbation des études cliniques et leur compétitivité s'en trouve amoindrie.

Aujourd'hui, le modèle a besoin d'être réinventé. Certains ajustements sont nécessaires afin de stimuler et développer le secteur. Le Québec doit accélérer et renforcer la création d'initiatives pour rapprocher les secteurs, investir dans des axes de recherches académiques ciblés en maintenant les mandats du FRSQ et de Génome Québec. Nous devons nous donner les moyens de développer des stratégies intégrées autour de grands axes qui vont révolutionner la médecine et notre système de santé, telle que la médecine personnalisée.

Le secteur des SVTS en est un d'innovation et donc d'avenir. C'est pourquoi les membres de la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du Montréal métropolitain, Montréal InVivo, se mobilisent pour travailler ensemble à créer et à développer de nouveaux projets afin que Montréal devienne l'un des centres névralgiques du secteur en Amérique du Nord.

Cela ne sera possible qu'avec le soutien des communautés scientifiques et d'affaires, de la classe politique ainsi que de la population du Québec.