L'indice baromètre du S&P 500 a poursuivi sur son élan depuis le début de 2010, enregistrant une hausse de près de 6%. Depuis la résurrection de mars 2009, la remontée boursière atteint 65% au Canada et 75% aux États-Unis. Les obligations de sociétés, le prix des ressources et le huard ont aussi enregistré des rendements spectaculaires depuis le printemps 2009. Malgré cette embellie, les principaux indices boursiers oscillent encore à des niveaux 25% inférieurs au sommet de 2008. À moyen terme, il serait surprenant de revisiter ces pics.

L'indice baromètre du S&P 500 a poursuivi sur son élan depuis le début de 2010, enregistrant une hausse de près de 6%. Depuis la résurrection de mars 2009, la remontée boursière atteint 65% au Canada et 75% aux États-Unis. Les obligations de sociétés, le prix des ressources et le huard ont aussi enregistré des rendements spectaculaires depuis le printemps 2009. Malgré cette embellie, les principaux indices boursiers oscillent encore à des niveaux 25% inférieurs au sommet de 2008. À moyen terme, il serait surprenant de revisiter ces pics.

Le ton des données économiques a également effectué un 180 degrés depuis les jours sombres de l'hiver 2009. L'économie canadienne a ajouté 176 000 emplois depuis juillet dernier, 162 000 Américains ont rejoint le marché de l'emploi en mars et les profits des entreprises affichent une forte croissance depuis l'été 2009. Néanmoins, les séquelles de la crise demeurent visibles, notamment dans les pays développés, et les efforts déployés pour équilibrer les finances publiques restreindront le rythme de croissance économique dans les prochaines années.

Sur le plan des perceptions, le pessimisme excessif du printemps 2009 a depuis fait place à un scepticisme du style: «Comment le marché ose-t-il rebondir alors que nous traversons une récession sans précédent?» Deux facteurs expliquent le redressement des derniers mois. Premièrement, la bourse se relève toujours en milieu de récession, stimulée par les anticipations de redressement de la rentabilité des entreprises. En second lieu, et de façon plus importante, les investisseurs escomptaient une répétition des années 30, ce qui ne s'est pas produit. La normalisation des derniers mois aura donc permis un redressement plus musclé, mais le timing a été conforme aux autres cycles.

Maintenant que la normalisation des conditions de crédit est déjà avancée et que les manchettes économiques sont majoritairement positives, le rythme de la reprise boursière devrait s'essouffler. La dernière étape de cette normalisation pourrait heurter davantage le marché des obligations puisque les taux d'intérêt sont appelés à grimper.

Les différences entre les contextes d'investissement de 2009 et 2010 devraient s'intensifier au cours des prochains mois. Contrairement à l'an dernier, les bonnes nouvelles économiques devraient damer le pion aux marchés en 2010. Également, l'accumulation de signes tangibles de reprise aux États-Unis, notamment une baisse du chômage, permettra à l'optimisme de détrôner le scepticisme. Finalement, tout retour à la normale sera sanctionné par une remontée des taux d'intérêt alors que les banques centrales déploieront leurs stratégies de sortie. La Banque du Canada devrait d'ailleurs relever son taux directeur dès juillet prochain.

Ces changements n'annoncent pas nécessairement la fin du rebond boursier, mais ils indiquent que la fenêtre d'opportunité se referme. L'indice S&P 500 pourrait encore progresser de 5% (notre cible est à 1250) en 2010 alors que nous prévoyons une remontée d'environ 1% des taux d'intérêt. Les rendements des caisses de retraite canadiennes peineront à atteindre 5% en 2010.

Les marchés financiers devraient rester volatils pour plusieurs années, ce qui nécessitera des stratégies plus proactives. Notre plan de match de 2009 était orienté vers une augmentation tactique des positions en actions et autres actifs cycliques. Pour 2010, nous jugeons opportun de graduellement réduire l'exposition aux actions au profit de l'encaisse. Lorsque le taux des obligations gouvernementales de long terme oscillera au-dessus de 4,5% (actuellement à 3,6%), il sera opportun d'y rediriger des sommes.

Comme le profil risque-rendement des actifs cycliques diminue lorsque l'optimisme augmente, il faut faire preuve d'audace pendant la tempête et se montrer plus conservateur lorsque le ciel est bleu.