Avec plus d'électricité renouvelable produite au Québec et à l'échelle de l'Amérique du Nord, on pourra s'attaquer à un autre volet important du bilan énergétique: le transport terrestre, actuellement dominé par le pétrole - et qui représente environ le quart des GES en Amérique du Nord.

Avec plus d'électricité renouvelable produite au Québec et à l'échelle de l'Amérique du Nord, on pourra s'attaquer à un autre volet important du bilan énergétique: le transport terrestre, actuellement dominé par le pétrole - et qui représente environ le quart des GES en Amérique du Nord.

Imaginez un peu l'avenir: votre voiture personnelle et les transports en commun sont devenus en bonne partie électriques - alimentés au Québec par une électricité entièrement propre et renouvelable; les GES associés au transport baissent, grâce à l'électricité, tout comme la pollution urbaine, les alertes de smog.

Cet avenir, il commence à se dessiner de manière plus précise.

Dans le budget de la semaine dernière, le gouvernement du Québec a donné un signal clair en faveur de l'électrification du transport terrestre au Québec. Hydro-Québec va contribuer activement aux initiatives qui seront lancées par le gouvernement.

Au niveau du transport collectif par exemple, où l'électricité est déjà très présente - pensez juste au métro ici à Montréal - Hydro-Québec souhaite contribuer. On est en discussions avec plusieurs partenaires au Québec. Des partenaires comme la STM ici à Montréal et la STL à Laval.

On est aussi très actif au niveau de la voiture électrique. Au Québec, il en coûterait actuellement sept fois moins cher de rouler à l'électricité plutôt qu'à l'essence. Il s'agit d'un des écarts les plus intéressants en Amérique du Nord. Notre réseau de distribution d'électricité pourra répondre, sans ajout substantiel nous croyons, à la nouvelle demande des voitures électriques. L'infrastructure de recharge, on va s'en occuper.

Notre capacité de production renouvelable pourra aussi facilement absorber ça. Ça ne prend qu'une seule centrale comme Eastmain-1 - qu'on a mis en service ces dernières années - pour fournir l'énergie pour opérer un million de voitures électriques. On a l'énergie renouvelable qu'il faut.

Mais ça prend des voitures électriques intéressantes et performantes pour les consommateurs.

La clé, c'est la technologie des moteurs et des batteries. Et l'électronique de puissance associée. L'administration Obama a injecté 2,4 milliards$US dans le secteur récemment. Les grands manufacturiers automobiles sont tous actifs. Les premiers produits commerciaux vont être mis en marché plus tard cette année.

Voici ce qu'Hydro-Québec fait présentement: pour les moteurs, notre filiale TM4, installée à Boucherville, s'est associée au groupe indien Tata dans le cadre d'un programme de démonstration de voitures tout électriques. Ce programme se déroule en Norvège et en Grande-Bretagne cette année. TM4 fournit les moteurs ainsi que l'électronique de puissance et les dispositifs de commande. On livre les moteurs (150) à compter du mois de juin. On a un très bon produit. On espère que ce programme de démonstration avec Tata pourra s'étendre à d'autres pays. Et qu'un moteur TM4 se retrouvera un jour dans votre future voiture électrique.

Mais c'est la batterie qui demeure la clé du succès futur des véhicules électriques rechargeables. Nous travaillons beaucoup à l'IREQ - le centre de recherche d'Hydro-Québec - sur les matériaux de batteries.

On a déjà un produit gagnant avec le phosphate de fer-lithium, qui accroît la stabilité et la sécurité des batteries lithium-ion et graphite. Et, voici une autre batterie très prometteuse également. Elle utilise le lithium-fer-phosphate pour la cathode et le titanate de lithium au niveau de l'anode. Ce titanate permet une pleine recharge de la batterie en moins de quatre minutes - à une tension normale de 120 V. Elle coûte 3,50$ l'unité et elle contient trois fois l'énergie d'une double A alcaline. La clé, c'est donc au niveau des matériaux de batterie et les choses avancent vite.

Il reste bien sûr beaucoup à faire, mais l'avenir électrique du transport terrestre se profile peu à peu. Et Hydro-Québec y participe activement.