Cette année, la Chine va dépasser le Japon comme deuxième puissance économique mondiale. Depuis l'année dernière, elle est déjà le premier exportateur du monde (devant l'Allemagne) et dès 2004, elle était le premier exportateur de produits de haute technologie (devant les États-Unis). Elle assure près d'un cinquième de la production électronique mondiale et la moitié des téléphones portables sont fabriqués en Chine. Elle est aussi devenue en 2009 le premier marché pour les automobiles. Sa croissance industrielle gonfle ses besoins en matières premières, qui pèsent de plus en plus sur les cours mondiaux.

Cette année, la Chine va dépasser le Japon comme deuxième puissance économique mondiale. Depuis l'année dernière, elle est déjà le premier exportateur du monde (devant l'Allemagne) et dès 2004, elle était le premier exportateur de produits de haute technologie (devant les États-Unis). Elle assure près d'un cinquième de la production électronique mondiale et la moitié des téléphones portables sont fabriqués en Chine. Elle est aussi devenue en 2009 le premier marché pour les automobiles. Sa croissance industrielle gonfle ses besoins en matières premières, qui pèsent de plus en plus sur les cours mondiaux.

L'influence de la Chine sur l'économie mondiale grandit à vive allure. Mais certaines de ses performances les plus remarquables doivent être relativisées. Ses succès dans les produits de nouvelles technologies ne viennent pas des capacités d'innovation des entreprises chinoises, mais des entreprises étrangères installées en Chine qui assurent la quasi-totalité de ses exportations high-tech.

Ainsi, Nokia, Motorola, Samsung, LG et Sony Ericsson réalisent 70 % de sa production et 80 % de ses exportations de téléphones portables. Même si les composants qui entrent dans la fabrication des articles sont de plus en plus produits sur place, les plus sophistiqués d'entre eux sont toujours importés. Pour chaque iPod vendu 300 $ aux États-Unis, le déficit américain avec la Chine s'accroît d'environ 150 $, mais seuls quelques dollars reviennent à la Chine pour son travail d'assemblage de composants fabriqués ailleurs. Dans le processus mondialisé de production, la Chine est en bout de chaîne et l'essentiel de la valeur est créée ailleurs.

Sa dépendance technologique se traduit par des paiements très élevés pour l'utilisation de brevets et licences. La Chine a fait de gros efforts pour accroître sa recherche et son développement, mais les résultats sont encore modestes. Les brevets d'innovation d'origine chinoise restent encore très minoritaires au plan mondial (4%).

Les grandes entreprises chinoises se développent rapidement, mais elles occupent encore un rang modeste ; leur capitalisation boursière a peu de sens car il s'agit d'entreprises au capital détenu en tout ou majorité par l'État.

Le classement de Fortune, en fonction du chiffre d'affaires, ne recense pas plus de cinq entreprises chinoises parmi les 100 plus grandes compagnies mondiales en 2009 ; et 34 entreprises chinoises parmi les 500 premières, contre 140 américaines, 68 japonaises et 39 allemandes. En outre, la plupart opèrent sur le marché intérieur et dans des secteurs protégés (énergie, banque, télécommunications).

La crise économique a affaibli les pays avancés et accéléré la redistribution des forces économiques au niveau mondial. Pour autant, nul ne pense sérieusement qu'une appréciation du yuan suffirait à résoudre les déséquilibres mondiaux ni à résorber le déficit commercial des États-Unis dont un quart seulement vient du commerce avec la Chine.

La position internationale de la Chine est rehaussée par la crise. Elle n'en reste pas moins un pays dont le revenu moyen par habitant est équivalent à celui des États-Unis au début du XXe siècle ou à celui du Japon au début des années 60.