Le déséquilibre budgétaire du Québec me préoccupe presque autant que l'augmentation du taux de chômage et de l'endettement des Québécois. Il semble évident qu'il faut réduire les dépenses de l'État et le ministre des Finances, «en bon père de famille», doit examiner certains postes budgétaires qui coûtent très cher à la population québécoise.

Le déséquilibre budgétaire du Québec me préoccupe presque autant que l'augmentation du taux de chômage et de l'endettement des Québécois. Il semble évident qu'il faut réduire les dépenses de l'État et le ministre des Finances, «en bon père de famille», doit examiner certains postes budgétaires qui coûtent très cher à la population québécoise.

Les commissions scolaires arrivent en tête de liste avec un budget annuel de 10 milliards, soit le septième du budget total du Québec. C'est une somme énorme. La ministre de l'Éducation et l'ensemble des décideurs des commissions scolaires devraient comprendre qu'il est d'intérêt public de procéder à certains redressements.

Je ne crois pas que la solution réside dans l'abolition des commissions scolaires. Nos écoles primaires et secondaires jouent un rôle important dans la formation générale de nos jeunes et dans le soutien à ceux qui ont des difficultés. Le problème tient plutôt au fait que ses structures se sont malheureusement mises, au fil du temps et de l'ampleur des budgets qui leur ont été accordés, à fonctionner comme des entreprises privées.

Comme Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, le mentionnait récemment, le mandat des commissions scolaires est de «veiller à la qualité des services éducatifs, à la réussite des élèves et de contribuer au développement social, culturel et économique de leurs régions respectives». Malheureusement, elles concentrent leurs efforts sur la préservation et le développement de leur marché, soit la formation professionnelle.

Les commissions scolaires se réfugient derrière la mission qui leur avait été confiée jadis par la Loi de l'instruction publique. S'il est vrai qu'elles sont responsables de mettre en oeuvre la formation professionnelle publique, elles devraient également être imputables des résultats. Le décrochage scolaire fait la manchette depuis nombre d'années et il continue d'augmenter. Des institutions qui auraient à coeur la réussite des élèves accepteraient-elles que seulement 60% des étudiants inscrits dans certains programmes de formation professionnelle décrochent leur diplôme?

Les établissements de formation professionnelle pourraient contribuer plus amplement au développement économique et social s'ils avaient comme mandat de répondre aux besoins du marché du travail et non à leurs besoins de «continuité» ou d'expansion. L'offre de formation dans certains programmes devrait ainsi être limitée afin de suivre l'évolution de la société et de la conjoncture économique québécoises.

Un exemple parmi d'autres: la coiffure dans la région de Montréal. Est-ce utile pour l'économie, et pour les jeunes femmes qui désirent étudier en coiffure, de maintenir une offre importante dans une formation ou le taux de chômage des finissants se maintient autour de 13%? On retrouve des situations similaires dans les secteurs de l'imprimerie, de la foresterie, du vêtement et du textile, etc. Des secteurs où les impacts des nouvelles technologies et de la mondialisation des marchés ont été désastreux sur le marché du travail québécois.

La récente crise économique, tout le monde s'entend là-dessus, a frappé durement certains secteurs dont celui du transport par camion. Dans ce contexte, est-ce normal qu'une commission scolaire publique augmente son offre de formation et recrute, à grand renfort de publicité, des clients qui iront rejoindre le rang des chômeurs de plus en plus nombreux dans le secteur du camionnage?

Il faudrait également réviser les sommes alloués au développement et à la diffusion des Attestations d'études professionnelles (AEP). Ces programmes de formation, devant répondre à des besoins spécifiques et ponctuels du marché du travail local, devaient obtenir l'aval des directions régionales d'Emploi-Québec. Ce n'est plus le cas maintenant! Les commissions scolaires peuvent développer toutes les attestations qu'elles désirent et les dispenser avec des fonds publics sans l'accord de l'agence qui a pour mission d'évaluer l'offre et la demande de main-d'oeuvre partout au Québec. Une liste de 26 AEP figure sur l'Inforoute du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport et plusieurs autres sont actuellement en développement.

Je termine par des questions toutes simples: à quand un meilleur arrimage entre la formation et l'emploi au Québec? Ne serait-il pas plus sensé que les budgets accordés aux écoles servent à former des personnes selon leur potentiel et en fonction de la demande du marché du travail québécois?

Est-ce que le ministre des Finances et la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport tenteront de dégager un nouveau cadre de financement des commissions scolaires contenant des objectifs de résultats quant à la réussite des élèves et leur intégration en emploi dans des professions qui offrent de bonnes perspectives? Cet exercice permettrait à la fois de contribuer au développement économique et social du Québec tout en favorisant un meilleur équilibre budgétaire.