Josée Verner, ministre du Patrimoine canadien, se doit de répondre rapidement - cette semaine, avant le déclenchement des élections - à l'intervention du député fédéral d'Ottawa-Orléans, le conservateur Royal Galipeau, qui lui demande d'ordonner au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de revoir sa décision concernant l'octroi des deux plus récentes licences de radiodiffusion dans la région d'Ottawa-Gatineau.

Josée Verner, ministre du Patrimoine canadien, se doit de répondre rapidement - cette semaine, avant le déclenchement des élections - à l'intervention du député fédéral d'Ottawa-Orléans, le conservateur Royal Galipeau, qui lui demande d'ordonner au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de revoir sa décision concernant l'octroi des deux plus récentes licences de radiodiffusion dans la région d'Ottawa-Gatineau.

Le CRTC avait donné la semaine précédente son approbation à deux nouvelles stations de musique de langue anglaise, au détriment des projets de stations francophones dont celui de la Radio communautaire francophone d'Ottawa (RCFO). Le CTRC sabote ainsi la dernière chance des Franco-Ontariens d'avoir une station bien à eux, puisque sa décision porte sur les deux dernières fréquences disponibles dans la région. Il n'y a donc pas de temps à perdre, car rien ne garantit que le nouveau gouvernement soit disposé à défendre les intérêts des Franco-Ontariens dans cette affaire. La demande de révision au CRTC ne constituerait pas un précédent, comme l'a souligné M. Galipeau. La dernière intervention ministérielle auprès du CRTC, l'an dernier, n'avait pas produit de changement, mais qui sait si cette fois, devant une levée de boucliers des organismes franco-ontariens, le CRTC ne serait pas tenté de reconsidérer sa décision ? Il n'y a qu'une façon de le savoir. Mme Verner doit assumer ses responsabilités en tant que ministre du Patrimoine et se porter à la défense du contenu francophone dans les stations de radio de la capitale fédérale.

Brigadiers adultes

Face à une menace terroriste ou un désastre naturel qui ne surviendra peut-être jamais, les gouvernements sont prêts à dépenser des millions pour assurer la sécurité des Canadiens. Pendant ce temps, on ne réussit pas à trouver dans les fonds de tiroirs quelques milliers de dollars pour payer un brigadier adulte qui assurerait la protection d'une trentaine d'enfants de Gatineau contre des automobilistes insouciants. Comparaison injuste, mais qui donne matière à réflexion.

Le président de la Commission scolaire des Portages-de-l'Outaouais, Jocelyn Blondin, a voulu médiatiser l'affaire mardi matin en s'improvisant brigadier à l'angle des rues Saint-Jean-Bosco et Demontigny. Il pointe la municipalité du doigt et l'accuse de faire des économies de bout de chandelle. La Ville de Gatineau répond en affirmant, à juste titre, qu'elle n'a fait que respecter les critères en vigueur. Tout le monde a raison et ce sont les enfants qui écopent. Une question en terminant : ne serait-il pas plus logique que la commission scolaire soit responsable des brigadiers, plutôt que la Ville ?

L'abbé Gravel muselé

Le Vatican vient de démontrer une fois de plus son intolérance face aux manifestations de dissidence dans les rangs du clergé catholique. L'interdiction faite au prêtre Raymond Gravel de se représenter comme candidat aux prochaines élections fédérales n'a rien à voir avec le droit canonique. Si c'était une question fondamentale de droit, le Vatican n'aurait pas toléré d'exceptions comme celle que l'évêque de Joliette a accordée à l'abbé Gravel en 2006. Il apparaît clair qu'on le censure à cause de positions controversées qu'il a adoptées comme député bloquiste aux Communes.

On peut comprendre que le Vatican désire museler les voix rebelles qui s'élèvent dans les rangs catholiques, peu importe qu'elles aient tort ou raison. C'est ainsi qu'agissent les hiérarchies politiques, ici autant qu'à Rome. Il faudrait cependant souhaiter que les préfets de discipline de l'Église aient la décence de ranger leur livre de règlements rempli d'exceptions pour dire aux abbés Gravel de ce monde ce qu'on leur reproche vraiment.